Assurance-chômage : Castex reporte la réforme
L’application de la réforme de l’assurance-chômage va être de nouveau reportée de trois mois, soit jusqu’au 1er avril 2021, en raison de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19. L’annonce a été faite par les partenaires sociaux, hier, à l’issue d’une conférence sociale à Matignon, et confirmée par le Premier ministre, Jean Castex. Le gouvernement avait déjà annoncé, en juillet, le report « au moins jusqu’à la fin de l’année » des concertations avec les partenaires sociaux. « La réforme de l’assurance-chômage, qui était suspendue jusqu’au 1er janvier, sera suspendue trois mois de plus », a indiqué le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, le premier à s’exprimer à l’issue de la rencontre de près de trois heures.
Les syndicats souhaitent l’annulation de la réforme
Le président de la Confédération des PME, François Asselin, a confirmé dans la foulée que la réforme était « décalée au 1er avril ». « Même si elle est décalée, le gouvernement considère cette réforme utile alors que pour nous elle est punitive », a notamment affirmé François Hommeril (CFE-CGC), tandis que Cyril Chabanier (CFTC) a jugé le report « complètement inadapté », estimant que « cette réforme doit être annulée ». « Cette réforme, petit à petit, on est en train de faire la démonstration qu’elle n’est pas du tout adaptée à la période », a abondé Laurent Berger (CFDT).
Pas de renoncement pour le gouvernement
Conçue à un moment de baisse du chômage et de difficultés de recrutements, la réforme prévoit notamment un durcissement de l’indemnisation, accusée de ne pas être assez incitative à la reprise d’emploi, et un « bonus-malus » sectoriel pour pénaliser les entreprises qui abusent des contrats courts. Face aux critiques des partenaires sociaux, qui souhaitent l’abandon de la réforme, le Premier ministre compte maintenir le cap. Il assure que le gouvernement « n’entend pas renoncer » à cette réforme qu’il qualifie de « majeure ». Jean Castex dit vouloir mener à terme « toutes les autres réformes qui ont pour objectif de transformer, de moderniser notre pays, de le rendre plus fort et plus juste », tout en soulignant que « plus que jamais le dialogue, la concertation sont indispensables ».