À l’hôpital Bonnet de Fréjus, un jeu de chaises musicales élaboré
À Fréjus, l’hôpital Bonnet vient d’ouvrir une nouvelle unité Covid-19. Le service réanimation du centre hospitalier intercommunal de Fréjus/Saint-Raphaël, qui accueillait deux malades de la Covid-19 vendredi dernier, en gère désormais quatre. Et 24 patients Covid sont
(1) désormais soignés dans l’établissement quand ils n’étaient que cinq ou six avant le week-end. « L’ARS nous a demandé de passer de 8 à 12 lits de réanimation, en transformant 4 lits de soins continus, explique le directeur de l’hôpital, Frédéric Limouzy. La grosse différence entre les deux, c’est le personnel supplémentaire dont il faut pouvoir disposer. » Jusqu’à aujourd’hui, l’hôpital a réussi à trouver suffisamment de personnels, « des infirmières en particulier », en recrutant pour la réa des infirmières anesthésistes surveillantes du bloc opératoire, sans pour autant réduire l’activité du bloc. « Mais l’ARS nous demande déjà d’envisager de passer à 16 lits, et là on sera obligé de déprogrammer, prévient Frédéric Limouzy. Avoir du personnel en nombre suffisant, c’est déjà compliqué. Mais trouver en dehors de l’hôpital des gens avec les compétences adéquates, c’est impossible. » Comptant d’abord sur ses forces en interne, le centre hospitalier a donc anticipé la deuxième vague, «ouune autre crise sanitaire » dès la fin du confinement. « Après le retour d’expériences, on a réalisé une cartographie complète des compétences des infirmiers de l’hôpital. On en a trouvé 50 qui sont mobilisables en réanimation », détaille Rose Novelli, directrice des soins.
Jeunes retraités et étudiants
« On a par ailleurs anticipé le recrutement d’infirmières pour le fonctionnement normal des autres services, pour avoir suffisamment de personnels et pouvoir remplacer, en quantité, les infirmières mobilisables en réa. Durant
l’été, un programme de professionnalisation avec des ministages a permis à des personnels des services où on réalise moins de gestes techniques – les infirmières de psy par exemple – de maintenir leurs compétences pour pouvoir les intégrer à ce jeu de chaises musicales. » De son côté, la DRH a actionné plusieurs leviers. « On a pris contact avec les infirmières libérales susceptibles d’apporter leur aide, liste Sonia Vignot. On a demandé des renforts sur la plateforme RH de l’ARS et en interne, on a stoppé les formations pour avoir tout le monde au travail. On a aussi contacté les jeunes retraités et les étudiants en soins infirmiers qui sont mobilisables, le week-end, sur des postes d’aides-soignants. » Impossible pour autant de savoir si ces mesures suffiront à absorber la deuxième vague qui monte très rapidement.
1- Dont 11 dans le service de pneumologie dédié aux patients en phase aiguë de la maladie.