Les colonies de vacances aussi victimes du virus
L’agenda des centres d’accueil reste presque vide. Les enseignants et les familles hésitent à envoyer les enfants dans ces structures, qui respectent pourtant un protocole sanitaire strict et modifient leur fonctionnement
Les jolies colonies de vacances, merci papa, merci maman… », chantait Pierre Perret. Celles-ci ont du plomb dans l’aile à cause de la crise sanitaire. Certaines familles rechignent à réserver un séjour pour leurs enfants. Et si le ministère de l’Éducation nationale «n’a pas donné l’indication d’annuler », selon l’inspection académique du Var, les enseignants hésitent à organiser une classe de découverte. De ce fait, toutes les structures d’accueil et d’hébergement en font les frais et accusent le coup pendant ces vacances.
Pas de visibilité
« C’est très compliqué », confirme Marc Lauriol, directeur de l’Odel Var, l’un des plus gros opérateurs du département, qui a fait face depuis le début de l’épidémie à l’annulation de 130 classes, 90 groupes (séjours familles, événementiel, groupes sportifs, séniors) et six sessions de formation Bafa (1). On n’a pas de visibilité pour constituer des équipes, pour la restauration, l’animation… On vit au jour le jour. » Si aucun licenciement de personnel permanent n’a eu lieu, le nombre de saisonniers recrutés est en forte baisse.
L’association gère trois centres : Les Carlines à Vars-lesClaux (Hautes Alpes), Le Logis du Pin à La Martre, Les Voiles d’Azur à La Londe, pour environ 750 places d’accueil au total. «Les deux premiers sont fermés, le troisième fonctionne avec des groupes d’adultes. Très peu de classes nous sollicitent, explique-t-il encore. On comprend les enseignants. Monter des dossiers, c’est lourd, et si au dernier moment le séjour est annulé par une interdiction de départ des autorités… » Le service comptabilise dix classes d’automne annulées. Cinquante ont eu lieu depuis le début de l’année, au lieu de cent quatre-vingt habituellement, et l’on note 50 % de demandes en moins pour 2021, avec « l’espoir d’un report sur des classes de printemps. Les enseignants fidèles nous font confiance, grâce à un protocole sanitaire strict qui a fait ses preuves sur les colos ». Pour ces vacances scolaires, la problématique est identique. « On organise des séjours pour la Toussaint, mais ce n’est déjà pas la plus grosse période pour les départs. Cette année, on a annulé cette offre. » L’avenir sera-t-il moins morose ? La question des colos d’hiver est prématurée puisque les réservations viennent à peine de commencer. « Pour la neige, on n’est pas trop inquiet. On a pas mal de réservations pour des séjours en famille à Vars. Mais le problème c’est que si la situation sanitaire change, tout change. »
« N’ayez pas peur de réserver »
Fort de ce constat, l’organisme a décidé de garantir le remboursement intégral de tout séjour qui serait annulé à cause d’une interdiction de départ lié à la Covid-19, « même si la loi nous autorise à faire un avoir ou à différer le séjour pendant 18 mois », souligne Marc Lauriol. Il se veut rassurant : « N’ayez pas peur de réserver ». D’ailleurs, les équipes répondent à toutes les demandes des enseignants qui souhaitent organiser des colos apprenantes pendant ces vacances, ce qui représente près de 150 élèves à ce jour. Tous les centres ont mis en place une stratégie de respect du protocole sanitaire et sont prêts à accueillir du public. Leur appel sera-t-il entendu pour les semaines àvenir? 1. Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur.