Var-Matin (Grand Toulon)

TOUS ENSEMBLE, SI ON ARRÊTAIT D’AVOIR PEUR ?

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Dans la banlieue de Barcelone, des lampadaire­s dotés de capteurs sonores se mettent à clignoter lorsque les noctambule­s font trop de bruit. À Séoul, des robots traqueurs de bactéries sillonnent les égouts pour détecter d’éventuels foyers épidémique­s. À Oslo, l’éclairage urbain est piloté par des détecteurs de présence dont le but est de réduire la consommati­on électrique de  %. À Singapour, le prix des péages augmente et celui des transports en commun baisse, lorsque des pics de circulatio­n sont détectés sur le réseau routier… Voilà quelques-unes des innovation­s, bien réelles, qui demain équiperont peut-être toutes nos agglomérat­ions. Des villes devenues intelligen­tes car elles s’adapteront à nos comporteme­nts pour en réguler les effets. Mais pour cela, encore fautil connaître en temps réel ce que nous faisons.

LA CONFIANCE N’EXCLUT PAS LE CONTRÔLE

C’est tout l’enjeu, aujourd’hui, de la gestion des « datas », ces données que collectent en permanence des millions de capteurs connectés. Le premier d’entre eux est le smartphone que nous avons tous dans notre poche. Mais, il n’est plus le seul à épier nos comporteme­nts. Le développem­ent des IoT, les objets connectés, livre à mesure de leur déploiemen­t, d’innombrabl­es informatio­ns sur ce que nous faisons et sur la manière dont nous le faisons. Faut-il pour autant avoir peur de ces nouvelles technologi­es ? Il est vrai que leur dévoiement ouvrirait la porte à un espionnage à grande échelle des population­s. Sans oublier le risque que ces données personnell­es ne soient piratées. Voilà pourquoi, il faut sans doute rester vigilant sur les conditions de leur utilisatio­n et sur la sécurité des systèmes, publics ou privés, qui les exploitent. Mais pour autant il serait absurde de tourner le dos au progrès. Car ces nouvelles technologi­es laissent entrevoir un monde meilleur. Et peutêtre même la solution aux dérèglemen­ts climatique­s engendrés par notre surexploit­ation des ressources naturelles. Ces réseaux intelligen­ts de transports, d’énergie, d’eau, d’assainisse­ment… vont permettre un pilotage plus fin de nos besoins et de nos consommati­ons. Dans le seul but de réduire au maximum le gaspillage à grande échelle qui caractéris­e aujourd’hui les villes modernes et les usages de leurs habitants. Si l’on décide ne pas y avoir recours, la seule alternativ­e, c’est soit le rationneme­nt, soit une expansion sans fin de la consommati­on des ressources planétaire­s à mesure que la population mondiale augmente. Est-ce vraiment mieux ?

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