« Une défense qui attaque »
Emmenées par la force et l’expérience de Marie-Paule Gnabouyou, les Rebelles veulent relever la tête en championnat et retrouver leur identité : « L’agressivité et la montée de balle »
Bien défendu M.-Piii ! Allez les filles, on enchaîne vite vers l’avant », encourage à la fin d’une séance intense Dominique Blanchet, entraîneur adjointe du Toulon/Saint-Cyr Var Handball (TSCV). De retour de blessure depuis deux matchs, Marie-Paule Gnabouyou, alias M.-P., met son expérience, sa force de caractère et son envie féroce au service des Rebelles. La seule rescapée du titre de champion en 2010 et des deux coupes de France consécutives en 2011 et 2012 donne tout pour que les Varoises inversent la tendance d’un début de saison délicat (trois défaites en championnat et une victoire en Coupe). L’arrière droite internationale française (1,85 m, 32 ans) devait affronter son club formateur, Plan-de-Cuques samedi. Mais les Plandecuquoises ont été placées à l’isolement à la suite de cas contacts à la Covid-19. Déterminée et lucide, Marie-Paule livre ses impressions avant de recevoir Metz, leader du classement et prétendant au titre, cet après-midi.
Que vous a procuré mentalement votre première victoire cette saison face au Pouzin (Ardèche, DF) en Coupe de France ? Avant toute chose, il ne faut pas s’emballer. On a respecté l’adversaire même s’il s’agissait d’une équipe plus faible. Après, ça nous a fait du bien de se relâcher, d’être positives et de prendre du plaisir pour retrouver un peu de confiance.
Et au niveau du jeu, sur quels points positifs pouvez-vous vous appuyer pour cette réception ? Nous devons rester solidaires quoi qu’il arrive. Avec une défense qui attaque ! En étant passives, nous avons perdu notre identité : la défense et la montée de balle. Pour retrouver notre jeu sur grand espace, ça passe par l’agressivité.
Vous jouez toujours avec une attelle. Comment va votre pouce ? Ça va mieux. Je m’étais fait une entorse au pouce droit en match de préparation. Et avec les straps et l’attelle, je joue sans y penser.
Votre expérience et votre connaissance du championnat pourraient aider l’équipe à retrouver de la constance... Je l’espère et je fais de mon mieux. Il est vrai que j’ai une grosse personnalité. On me sent bien présente dans le groupe. (rire) J’essaye de mettre la voix quand il faut. Après, les filles sont responsables et on s’aide toutes. On l’a un peu montré en première mi-temps contre Paris avant notre trou d’air. Mais sincèrement, on a vraiment le potentiel et les qualités de faire mieux.
Quels liens entretenez-vous avec le coach Laurent Puigségur ? Ça se passe bien. C’est quelqu’un qui a envie, qui essaye toujours d’être positif. On est tous dans le même bateau et je le sens concerné. J’ai l’impression qu’il a confiance en moi. Il me l’a démontré sur les deux dernières rencontres. À moi de la lui rendre maintenant. Mais aussi au club, aux supporters et à nous-mêmes.
Que manque-t-il aux Rebelles pour déclencher une série ? Il nous manquait surtout de la confiance et du plaisir. Quand on perd, on rentre dans un cercle vicieux. Parfois, lorsque l’on touche presque au but, on a même peur de gagner. Là, il va falloir y croire, personne ne va y croire pour nous.