Entre deux murs

UNE VIE SECRÈTE

De Jon Garaño, Aitor Arregi et José Mari Goenaga (Espagne/ France). Avec Antonio de la Torre, Belén Cuesta, Vicente Vergara. Durée :  h . Genre : drame. Notre avis : ★★★

L’histoire

Espagne, 1936. Higinio (Antonio de la Torre), partisan républicain, voit sa vie menacée par l’arrivée des troupes franquistes. Avec l’aide de sa femme Rosa (Belen Cuesta), il décide de se cacher dans leur propre maison. La crainte des représailles et l’amour qu’ils éprouvent l’un pour l’autre condamnent le couple à la captivité…

Notre avis

C’est un parcours poignant étalé sur une trentaine d’années que le trio Jon Garaño, Aitor Arregi et José Mari Goenaga nous raconte de manière intimiste. Il s’agit en effet de passer en revue tout un pan de l’histoire espagnole, de la guerre à l’Amnistie à travers les yeux d’Higinio, homme rebelle mais forcé de s’isoler. Habile dans son chapitrage et dans l’utilisation des ellipses, Une vie secrète fait ressentir au spectateur le poids du temps qui passe et les tourments qui vont successivement habiter ce partisan, incarné avec fougue par l’incontournable Antonio De la Torre. À ses côtés, en épouse compréhensive mais pleine de caractère, Belen Cuesta livre elle aussi une prestation solide, récompensée par un Goya (équivalent des César). Pour insuffler une atmosphère anxiogène, les cinéastes multiplient les plans serrés et montrent l’observation d’Higinio qui cherche constamment à voir l’extérieur à travers les petites brèches des deux murs entre lesquels il vit coupé du monde. Percutant et bourré de rebondissements, cette oeuvre dense trouve une profondeur supplémentaire dans le romanesque, en dépeignant une belle histoire d’amour. En toile de fond, la thématique de la peur et d’un potentiel danger invisible qui rode alentour faisant écho à notre monde moderne.