Des bancs du lycée… aux rangs de Daech

« Un jour je me suis réveillé, et j’ai voulu apprendre sur ma religion… » La « profession de foi » de Mustapha Mokeddem est toujours en ligne. Le jeune homme semble s’être « auto-formé » au contact de vidéos sur YouTube. En quelques mois, courant 2012, l’élève du lycée Dumont-d’Urville à Toulon a délaissé les jeux vidéo et une petite amie pour les sirènes de l’islamisme radical. En avril, le jeune majeur prend attache avec Omar Diaby, alias Omar Omsen, souhaitant participer au financement des activités du jihadiste niçois.

Rêve de jihad

L’enquête judiciaire pose aussi l’hypothèse d’un contexte familial ambivalent, voire complaisant, alors que le Toulonnais souhaite émigrer vers une terre de jihad. « J’ai dit à mon père, “tu veux pas voir ton fils martyr ?” », écrit, en juillet 2012, le jeune radicalisé. « Il m’a répondu “si j’avais deux fils je t’aurais envoyé mais tu es mon fils unique” .» En septembre, Mustapha Mokeddem effectue un séjour sur la Côte d’Azur, où la « cellule de Cannes-Torcy » fomente des projets terroristes. C’est au contact de ses membres qu’un projet d’attentat contre Charlie Hebdo aurait été évoqué.

Un dissimulateur

Il a été interpellé après avoir acheté des couteaux, et laissé sur Facebook des messages menaçant le journal satirique. Libéré en 2013 après avoir simulé des signes de modération, il se lie avec Hakim Marnissi (lire en page suivante). Il décroche son bac en 2014 et s’inscrit à l’IUT d’Aix qu’il fréquente brièvement. Quand les frères Kouachi déciment la rédaction de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, Mustapha Mokeddem est déjà en Syrie. Il confiera à Hakim Marnissi qu’il a suivi un entraînement à Raqqa. Et qu’il est devenu un soldat de l’État islamique. A-t-il survécu à la débâcle militaire de Daech ?