La France est au ralenti mais pas sous cloche...
Première journée de reconfinement hier pour le pays tout entier. Un air de déjà-vu, mais qui, pour l’heure, reste la seule « solution » selon le gouvernement
La France a vécu ce dernier vendredi d’octobre au ralenti avec l’entrée en vigueur d’un nouveau confinement destiné à freiner la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, même si ses modalités moins drastiques qu’au printemps permettent à certains de continuer leurs activités. Le confinement allégé par rapport au premier a pris effet à minuit : « Il n’y a pas d’autre solution », a justifié jeudi soir le Premier ministre Jean Castex, au lendemain de l’annonce de la mesure par Emmanuel Macron. Ce confinement doit durer « a minima » jusqu’au 1er décembre. Comme lors du premier confinement de mi-mars à début mai, les dérogations sont possibles pour faire ses courses, aller chez le médecin, mais aussi prendre l’air pendant « une heure maximum» et dans « un rayon d’un kilomètre du domicile ». L’amende coûtera toujours 135 euros, mais pour faciliter les choses, des « attestations permanentes » seront cette fois délivrées par les entreprises et les écoles. Les guichets des services publics ou les marchés alimentaires resteront ouverts (sauf si le préfet en décide autrement), et certains magasins bénéficiant de dérogations. Mais les commerces jugés non-essentiels (dont les bars et restaurants) resteront fermés.
Une mesure dénoncée par les commerces de proximité, déjà concurrencés par la vente en ligne et désormais « en danger de mort », selon la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
Illustration de cette grogne, la mobilisation autour des librairies (lire en pages suivantes).
Rendez-vous dans quinze jours
Le confinement nouvelle version prévoit trois changements majeurs : écoles, collèges et lycées rouvriront lundi après les vacances de la Toussaint, on pourra rendre visite aux résidents des Ehpad et le travail pourra continuer. Mais en télétravail, « cinq jours sur cinq », selon M. Castex. Ce n’est « pas une option » ,maisune « obligation », a insisté la ministre du Travail Elisabeth Borne. Les autorités feront le point tous les quinze jours sur l’évolution de l’épidémie pour voir si les mesures doivent être renforcées ou allégées. L’objectif de l’exécutif est de parvenir « à environ 5000» cas de contamination par jour, contre plus de 47 000 enregistrés jeudi. Cette barre des 5 000 contaminations sera « un juge de paix », a expliqué l’épidémiologiste Dominique Costagliola. « Mais quatre semaines [de confinement], c’est vraiment le minimum », a-telle ajouté, en estimant qu’il fallait « attendre deux ou trois semaines » pour avoir «une idée plus précise d’une durée potentielle réaliste ».