Comment ces nouveaux commerçants gèrent la crise
Tout juste ouvert depuis le 1er septembre, l’Espace culturel Olbia, librairie indépendante, doit faire face à une situation ubuesque entre vente de livres et de presse et trouver des solutions
Àdroite, la zone interdite : l’espace réservé aux livres. À gauche, les rayons destinés aux magazines, aux journaux et à la papeterie. A l’Espace culturel Olbia, depuis l’annonce des mesures liées au confinement, Jessica Lecourt vit une situation surréaliste, absurde que ne renierait pas le roi Ubu. « Les librairies ne sont pas considérées comme un commerce essentiel. La presse oui. En pratique, j’ai condamné au public l’accès aux livres. Cherchez l’erreur ! » Une décision qui laisse d’ailleurs perplexe les clients. « Mais nous nous tenons à votre disposition si vous souhaitez un ou plusieurs livres. Vous pouvez nous laisser une liste et nous préparons votre commande », explique-t-elle à une dame surprise par la situation. Sur six salariés, deux libraires s’activent toutefois dans cet espace interdit. Les commandes arrivent. Les stocks prévus pour les achats de fin d’année vont s’amonceler. Toutes les (bonnes) solutions sont envisagées pour trouver des alternatives. À commencer par un système de « vente à emporter ». La responsable de cette toute nouvelle librairie indépendante - « On a ouvert le premier septembre et on venait tout juste de finaliser la décoration » - s’est rapprochée de l’association des Libraires du Sud pour rouvrir cette activité. Activité directement concurrencée par les grandes surfaces et les sites de vente en ligne comme le géant Amazon. « Le Syndicat des libraires s’active également. Le Prix Goncourt vient d’être reporté en solidarité avec les libraires. »
Des projets qui se précipitent
Le confinement est un coup dur pour l’Espace culturel Olbia qui, après avoir totalement rénové les lieux autrefois occupés par le Centre
culturel Leclerc et des investissements financiers conséquents, s’apprêtait à entamer la période faste des commandes et des achats de Noël. « On a déjà pas mal de stocks et on se retrouve dans une situation peu confortable. On a fait le pari d’investir pour créer une librairie indépendante, en centre-ville et là, c’est un coup dur. Il faut vraiment y croire ! », commente-t-elle. Plus que polémiquer sur telle ou telle enseigne qui vient concurrencer la vente de livres, cette passionnée cherche des options pour s’en sortir. « L’idée de créer un site Internet marchand était dans nos projets. Le confinement va certainement précipiter les choses. Nous allons communiquer sur nos choix de livres, nos coups de coeur...». En attendant une évolution de la situation des libraires, l’Espace culturel Olbia sera ouvert ce samedi aux horaires habituels. « Nous aviserons la semaine prochaine selon ce qui est permis ou pas. Cela fait chaud au coeur de voir que jeudi des gens sont repartis avec des tas de livres pour lire pendant le confinement et de recevoir des messages de soutien », termine Jessica LecourtDevis. www.facebook.com/LEspace-CulturelOLBIA. Tel. 04.94.38.88.90. Ouvert de 8h30à19h.