Avec Nito, ça change tout
De retour de blessure, l’ailier cap-verdien sera, comme souvent, le danger numéro un du TEF. Un club que ce leader dans l’âme veut plus que jamais aider à oublier un début de saison raté
À37 ans, qu’il a fêtés cette semaine, le vétéran a toujours aussi faim. Nito a soigné des blessures, dont une assez grave aux adducteurs, qui lui ont pourri son année 2020. Il a surtout soigné son retour, progressif, sur les parquets avec Toulon. Sur une jambe et au risque de rechuter, il a tenu à disputer les 43 dernières secondes fin septembre contre Chavanoz et amené l’égalisation (4-4) – « j’étais sûr de moi ». Titulaire contre Garges (3-3) il y a quinze jours, il a délivré une passe décisive au bout de deux minutes puis inscrit son premier but de la saison – qu’il a célébrés avec toute la rage et l’énergie qui le caractérisent. Certes, le TEF ne gagne toujours pas, mais quand son ailier supersonique joue, il ne perd pas. C’est déjà ça, même s’il est loin de s’en contenter. « C’est dur de voir mon équipe ne pas arriver à jouer comme on en a l’habitude. Et je crois qu’une série de quatre matches sans victoire, ça n’est jamais arrivé dans ma carrière, avoue Nito. La défaite, c’est dur, mais il faut se sortir ça de la tête. Oublier ces quatre matches et vraiment démarrer notre saison. » La venue cet après-midi du Sporting Paris (lire ci-dessous) représente une belle occasion de faire oublier un début de saison en deçà des attentes d’une formation Nitodépendante.
« Quand il n’est pas là c’est la débandade »
« Avec ou sans lui, il y a une différence. Dans le rythme, la qualité, l’efficacité… Avec son niveau d’exigence, il tire le groupe vers le haut. C’est un exemple. C’est quand même l’un des meilleurs joueurs du championnat depuis plusieurs saisons », relève Karim Deman-Marounai, l’entraîneur. Virevoltant sur son aile gauche, le longiligne Nito a plusieurs atouts dans ses pieds : technique, vitesse, frappe, vision et altruisme, si bien qu’il est capable de faire des différences à chaque ballon qu’il touche – quitte à le libérer quand il est, comme souvent, ciblé par ses adversaires. « À l’entraînement, c’est parfois la guerre entre nous », raconte pour sa part son coéquipier Maarouf Kerroumi. Pour qui le Cap-Verdien fait partie de ces « joueurs à part ».« Le meilleur avec qui j’ai joué .» « Quand il n’est pas là, même en tribunes les jours de match ou à l’entraînement, c’est la débandade, développe le gardien toulonnais. Dès qu’il rentre sur le terrain, ça va plus vite. Il casse des lignes… » Ce costume de leader, Nito l’endosse sans problème : « J’essaie de transmettre toute la confiance que j’ai en moi. Je parle tout le temps, surtout aux joueurs qui viennent d’arriver. » Les recrues, qui paraissent dans le dur, sont à l’écoute. Et tenteront de suivre la voie (et la voix) de leur numéro 16 à la queue-de-cheval.