Var-Matin (Grand Toulon)

Enquête sur d’éventuelle­s complicité­s

C’est ce que tentent de déterminer les enquêteurs après l’attentat de la basilique Notre-Dame qui a fait trois morts jeudi matin. Hier soir, quatre individus étaient en garde à vue

- STÉPHANIE GASIGLIA (AVEC MARIANNE LE MONZE ET L’AFP)

Quatre personnes étaient hier en garde à vue dans l’enquête sur l’attentat mortel de la basilique Notre-Dame survenu jeudi matin à Nice. En milieu d’après-midi, c’est à Grasse que les hommes de la Brigarde de recherche et d’interventi­on (BRI) sont intervenus avenue Chiris. Lourdement armés, encagoulés, équipés de fusils-mitrailleu­rs et de béliers, ils sont arrivés discrèteme­nt et ont fait irruption dans un petit studio situé au premier étage d’un immeuble de six logements rénovés récemment au numéro 14 de l’avenue.

Gardes à vue prolongées

Un homme de 29 ans, d’origine tunisienne, a été interpellé, sans échange de coup de feu. Il aurait, selon une source judiciaire, « côtoyé l’assaillant ». Hier soir, perquisiti­ons, analyses et relevés étaient toujours en cours. Les trois autres individus interpellé­s dans cette enquête ont vu leur garde à vue prolongée, indique une source policière. Les enquêteurs cherchent à déterminer si l’assaillant a pu bénéficier de complicité­s, et notamment comment il s’est procuré les deux téléphones retrouvés dans un sac contenant des effets personnels. Les deux portables sont en cours d’exploitati­on. Vendredi, ce sont deux personnes qui ont été cueillies à Nice. La première, âgée de 33 ans, était présente lors de la perquisiti­on des policiers au domicile de la seconde personne placée en garde à vue : un ressortiss­ant tunisien âgé de 35 ans. Les hommes de la BRI l’ont interpellé dans le plus grand calme, dans la nuit, dans son petit studio situé au 13 de la rue PhilippeAd­reani. « Franchemen­t, c’est un gentil garçon, ça ne peut pas être en lien avec l’attentat », s’étonnait, hier matin, l’un de ses voisins.

« Pendant le confinemen­t, il jouait au ballon, il écoutait de la musique. En tout cas, il n’y avait vraiment aucun signe d’une quelconque radicalisa­tion », insiste un autre habitant de cette rue « tranquille » de Nice nord. « Il partait le matin au boulot et rentrait le soir, un homme

gentil », insiste une voisine. Jeudi soir, c’est un autre individu, âgé de 47 ans, qui avait été interpellé au sein de l’ex-foyer Sonacotra à Nice.

« Son état est stable »

La police est remontée jusqu’à lui grâce à l’exploitati­on d’images de vidéosurve­illance. Il aurait été vu la veille de l’attentat en compagnie de l’assaillant. Ce dernier, un Tunisien de 21 ans, est arrivé à Nice « 24 ou 48 heures » avant l’attaque au couteau. Là-bas, il avait des antécédent­s judiciaire­s de droit commun de violence et de drogue, selon la justice tunisienne qui a également ouvert une enquête.

Jeudi matin, après avoir tué trois personnes au sein de l’église et après avoir été neutralisé par des policiers municipaux qui ont fait feu à plusieurs reprises, il a été conduit à l’hôpital Pasteur 2 où il a été transporté au bloc en chirurgie digestive. « Son état est stable, ses jours ne

sont pas en danger », affirme une source interne à l’hôpital. Le terroriste, qui n’a toujours pas pu être entendu par les enquêteurs, avait quitté mi-septembre Sfax, au centre de la Tunisie, où il vivait avec sa famille. Arrivé clandestin­ement en Europe par l’île italienne de Lampedusa le 20 septembre, il aurait débarqué sur le continent, à Bari, dans le sud de l’Italie, le 9 octobre. Selon sa mère, il était réparateur de motos et faisait la prière depuis deux ans et demi. «Ilnesortai­t pas et ne communiqua­it pas avec les autres », a-t-elle déclaré.

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La BRI est intervenue dans la nuit de vendredi à samedi, rue Adreani à Nice, une rue d’ordinaire « très tranquille » selon les riverains, à l’image d’hier matin.
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(Photos Éric Ottino, M. L. M. et DR) La police a fait irruption dans un petit studio situé au premier étage d’un immeuble de six logements rénovés récemment au  de l’avenue Chiris, à Grasse.

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