Henri Dutasta ( - ), l’anti-clérical farouche

Pourquoi est-il célèbre ?

Diplômé de la prestigieuse École normale supérieure de Paris, Henri Dutasta est nommé professeur de philosophie à Toulon en 1978. Également tenté par la politique, l’homme doit faire un choix – le cumul des deux fonctions étant interdit à l’époque –, et rejoint finalement le conseil municipal de Toulon en 1871, avant d’être élu maire de la ville en 1978, fonction qu’il occupera pendant dix ans. Auteur de grandes améliorations dans les domaines de l’urbanisme, l’enseignement, les transports et l’hygiène, il fut également conseiller général, et fit aussi du journalisme pour L’Égalité, Jeune République, avant de devenir le rédacteur en chef du Petit Var.

La ville et lui.

Anticlérical forcené, Dutasta fait un jour abattre la grande croix en bois qui trône au centre du cimetière central de Toulon, faisant construire à sa place une fontaine, toujours visible aujourd’hui dans l’allée centrale. Fous de rage, les catholiques achètent un terrain privé à l’extérieur du cimetière, et y érigent une immense croix de métal. Mais Dutasta n’abdique pas… et fait planter le plus grand cyprès de la région à l’intérieur du cimetière pour cacher le monument religieux. Avant d’entreprendre de faire rehausser le mur au nord du cimetière.

Sa mort.

Après s’être battu durant un an et demi contre une maladie cérébrale, il succombe le 14 juillet 1889… jour du centenaire de la Révolution française. Tout un symbole. Malgré son anticléricalisme, une foule de Toulonnais assistent à ses obsèques, reconnaissants des grandes choses réalisées par leur maire, parmi lesquelles la construction de la bibliothèque municipale et de l’école Rouvière.