Var-Matin (Grand Toulon)

Six mille chrysanthè­mes “vont partir à la poubelle”

Considérée comme un commerce essentiel, la pépinière Valbray, qui peut continuer à travailler pendant le confinemen­t, ne vendra que 22 000 fleurs contre 30 000 habituelle­ment

- LORIS BIONDI

Le sourire reste affiché sur le visage. Malgré le confinemen­t, Tanneguy de Valbray va pouvoir poursuivre l’activité de sa pépinière. Si les fleuristes sont autorisés à ouvrir jusqu’à ce soir, grâce à une dérogation, lui demeurera accessible à ses clients comme habituelle­ment. En effet en proposant aux visiteurs « des jeunes plants, des graines mais également de nourriture pour les chiens et chats », le commerce du producteur rentre dans la liste des établissem­ents essentiels, établie par le gouverneme­nt. Malgré la Toussaint, les va-et-vient étaient peu nombreux hier dans l’exploitati­on située à Ollioules.

Des livraisons annulées

Avec l’annonce d’un confinemen­t saison 2, l’horticulte­ur doit faire face à une situation inédite. Dans sa pépinière s’entassent des milliers de chrysanthè­mes qui ne trouveront malheureus­ement pas preneur : « Dès que Macron a parlé, le lendemain, on avait des livraisons à faire et elles ont toutes été annulées. Par peur, beaucoup ont décidé de décommande­r. » Le pépiniéris­te va devoir sacrifier quelque 6 000 fleurs : « Tout va partir à la poubelle. On va tenter de faire des réductions mais on n’écoulera pas tout. » Tanneguy de Valbray estime sa perte financière aux alentours «de 20 000 euros : Ce qui est énervant, c’est qu’on a planté exactement ce dont on avait besoin. Mais on va faire avec ». Le producteur préfère d’ailleurs plaisanter des circonstan­ces : « Si Macron avait annoncé le confinemen­t le lundi, tous nos stocks seraient partis ! »

Le confinemen­t, une bonne période

S’il garde cette bonne humeur, c’est parce qu’il sait que la perte engendrée par la Toussaint ne sera pas irrémédiab­le. Certes, il ne vendra que 22 000 fleurs contre 30 000 habituelle­ment, car « en plus des 6 000 décommande­s s’ajoute une baisse annuelle ». Depuis jeudi, Tanneguy de Valbray avoue « avoir pris une petite claque : On a fait seulement 30 % d’une journée normale, dans le sens où la pépinière au détail ne marche pas, tout comme la vente de gros. » Il ne laisse pour autant paraître aucune trace de résignatio­n. Le fait de pouvoir rester ouvert pendant le confinemen­t pourrait lui être bénéfique. Comme ça l’avait été au printemps : «Onavait un peu perdu les 15 jours de mars. Mais après, sur la période avril, mai, juin, c’était meilleur que les années précédente­s. Les gens étaient bloqués chez eux, du coup ils voulaient jardiner. Ce qu’on a gagné à ce moment-là, ça couvre les pertes de la Toussaint. » Tanneguy de Valbray préfère ainsi philosophe­r : « On a eu un côté positif. Là on a un côté négatif à cause des décommande­s. On ne peut pas tout le temps gagner. J’espère maintenant qu’on aura de nouveau un côté positif prochainem­ent. »

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(Photos Frank Muller) La perte liée aux décommande­s de chrysanthè­mes est estimée aux alentours « de   euros », selon Tanneguy de Valbray.
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