Ado, j’allais au ciné huit fois par semaine !”
Il est 16 h, heure française, lorsque le téléphone sonne. Julien Noble a réussi à caler notre entretien avant quelques réunions capitales pour la réussite d’un film. Il est 8 heures à Los Angeles mais sa journée a commencé depuis un bon moment. « Je me lève à 5 heures du matin. Je n’ai jamais été un gros dormeur, et dans mon job ça me sert bien ! », avoue-t-il. Il faut dire que le Toulonnais de 38 ans occupe un poste à responsabilités et hérite des heures – à rallonge – qui vont avec. Depuis février 2019, il est en charge du marketing international chez Warner Bros. Une sorte d’aboutissement pour ce spécialiste du marketing digital dans le milieu du cinéma. Rien ne le prédestinait pourtant à cette carrière remarquable. Avant la Warner, il a aussi sévi du côté de Disney ou encore de la 20th Century Fox. Quand on imagine qu’il y a dix ans, il ne parlait pas un mot d’anglais, ça laisse songeur. Mais remontons la bobine… Rien n’a été simple dans ce scénario presque parfait. Comme il est plutôt sympa Julien nous aide à faire à nouveau le pitch de sa vie. « J’ai toujours adoré le cinéma. Petit, l’un de mes grands-pères m’a fait découvrir tous les grands classiques. À l’adolescence, Pathé Grand Ciel c’était un peu ma deuxième
(1), maison. »
Un conte de fées à la Disney
Les places de cinoche, ça coûte cher à force. Alors, le petit malin a su s’arranger. « Avec un pote qui fabriquait des sites internet – c’était vraiment le tout tout début à l’époque – on est allé voir le patron. On lui a proposé un site de critiques des films qui sortaient chez lui. Il a dit oui, on a eu nos cartes d’accès illimité aux salles ! » À coup de huit films par semaine, le jeune homme se forge une belle culture du 7e art. Mais n’en oublie pas moins les études. Il a un objectif : faire de la communication. Problème, dans le Sud, l’offre n’est pas là, lorsqu’il obtient son Bac S au lycée agricole d’Hyères en 2001. « Je m’inscris en IUT Génie de l’environnement puis en fac de bio. Mais ce n’était pas
Il enchaîne ensuite avec Sup de Pub à Paris dont il sort diplômé en 2008. Bosseur dans l’âme, Julien Noble enchaîne stage sur stage durant ses études. « Pendant ma quatrième et ma cinquième année, je travaillais en parallèle. J’avais eu de super opportunités de stage. Chez NRJ puis chez France Télé’. J’ai toujours eu envie de bosser dans le milieu du cinéma mais là, c’était de super expériences. » Ça lui a d’ailleurs ouvert les portes d’un autre stage qui lui fait toucher des doigts son rêve. « Pendant neuf mois, j’étais chez 20th Century Fox France dans la cellule marketing. J’ai fait des choses aussi variées que la promotion, les partenariats, l’encadrement d’acteurs et surtout du digital dont on ne soupçonne pas alors l’importance. » Une fois diplômé, le Varois cherche à se faire embaucher. « Mon boss me dit que ce n’est pas possible. Mais il me recommande à un de ses amis, nouveau directeur marketing de Walt Disney France. » Le destin professionnel de Julien se joue en un quart d’heure autour d’un café. « L’entretien se passe super bien. Il veut m’engager comme responsable marketing digital. Une opportunité en or. Seul problème, le poste est basé à Londres et je ne parle pas un mot d’anglais. »