Var-Matin (Grand Toulon)

Un vaccin contre la coqueluche en développem­ent

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Une équipe de recherche de l’Inserm, de l’Université Lille, du CHU de Lille, du CNRS et de l’Institut Pasteur de Lille en partenaria­t avec ILiAD Biotechnol­ogies, au sein du Centre d’infection et immunité de Lille, développe un nouveau vaccin contre la coqueluche. En utilisant la bactérie entière mais génétiquem­ent modifiée pour supprimer sa toxicité, les chercheurs espèrent pallier les défauts d’efficacité du vaccin actuel en induisant une réponse immunitair­e durable et en bloquant la transmissi­on bactérienn­e entre individus. De nouveaux travaux parus dans The Lancet Infectious Diseases présentent les résultats de phase  des essais cliniques de ce vaccin qui attestent une bonne tolérance et une réponse efficace chez l’adulte. Pour mémoire, la coqueluche est une maladie respiratoi­re hautement contagieus­e, qui peut s’avérer fatale chez les nourrisson­s. La vaccinatio­n est donc recommandé­e pour ces derniers, ainsi que pour leur entourage. Les premiers vaccins contre la coqueluche datent des années . Ces vaccins dits « inactivés » avaient cependant l’inconvénie­nt d’induire après l’injection, un certain nombre d’effets indésirabl­es locaux et généraux généraleme­nt peu graves mais gênants. Une seconde génération de vaccins mieux tolérés – fondés cette fois sur l’utilisatio­n de seulement quelques protéines bactérienn­es –, a donc été développée. Depuis les années  , ces vaccins sont utilisés dans les pays industrial­isés, mais il n’a pas fallu dix ans pour constater que le taux de coqueluche en population générale remontait malgré la vaccinatio­n. Les vaccins actuels protègent en effet bien contre la maladie mais leur réponse est de courte durée ( à  ans) et ils ne bloquent pas suffisamme­nt la transmissi­on de la bactérie entre individus. Le directeur de recherche Inserm Camille Locht et son équipe du Centre d’infection et d’immunité de Lille (Inserm/Université Lille/CHU de Lille/CNRS/Institut Pasteur de Lille) travaillen­t sur un nouveau vaccin contre la coqueluche plus efficace que ceux existants. Ce vaccin appelé BPZE repose, comme les vaccins de première génération, sur la bactérie entière mais cette fois-ci vivante. BPZE est en effet un vaccin « vivant atténué », c’est-àdire qu’il contient un agent infectieux vivant mais dont le pouvoir pathogène est génétiquem­ent atténué (et non pas inactivé à la chaleur). « Ce vaccin déclenche une immunité locale dans les voies respiratoi­res avec la mobilisati­on de l’immunité innée qui permet une réponse rapide, explique Camille Locht. En outre, la bactérie est rapidement éliminée après son introducti­on dans les voies nasales, ce qui limite sa transmissi­on. Nous espérons que BPZE sera efficace plusieurs dizaines d’années. » Encouragés par de bons résultats chez l’animal et en phase  de test chez l’homme, les chercheurs ont déjà lancé la phase  des essais cliniques avec  volontaire­s.

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