« Ne pas avoir de regrets »
Marine Dupuis et les Rebelles se déplacent cet après-midi chez le promu nordiste en espérant casser la spirale de défaites. Arrivée de Besançon cet été, l’ailière gauche monte en puissance
Pour partir d’un club après 22 saisons, il faut énormément de courage », confiait Laurent Puigségur, coach de Toulon/Saint-Cyr (TSCV), au sujet de Marine Dupuis, ex-joueuse de Besançon, avant le début de la saison. Et pour partir en déplacement – à Saint-Amand-les-Eaux (Nord) cet après-midi puis à Dijon mercredi – après un passage aux urgences, aussi. L’ailière s’est ouvert l’arcade à l’entraînement vendredi. Mais la néo-Rebelle a la tête dure. « Le choc a été violent, mais ça va beaucoup mieux », indiquait hier Marine au téléphone dans le train qui la conduisait à Lille avec le groupe. Après quatre défaites de rang en championnat et une dernière place au classement (avec deux matchs en moins), les Varoises veulent casser cette spirale. Dans un contexte bien particulier décrit par Marine : « Contre Metz, le confinement n’était pas encore annoncé. Jouer à huis clos s’avérait triste. Finalement, avec la situation actuelle et toutes les personnes qui vont galérer, je me dis qu’on a vraiment de la chance d’exercer notre métier. Et de jouer ces deux matchs très importants. »
Malgré la défaite face au leader messin mercredi soir, il s’agissait de votre meilleure prestation... Oui, c’est vrai. Notamment sur le plan collectif. Pour réaliser ce match-là, chacune d’entre nous a été très concentrée et très investie jusqu’au bout. Avec cet état d’esprit, on peut produire de belles choses ensemble. Alors, certes il y a eu la défaite mais nous devons voir le positif et notre prestation reste très encourageante.
Avec 16 buts marqués sur 26 par les ailières mercredi soir, ce secteur de jeu pourrait-il être une des clés offensives lors des matchs à venir ? Ça dépend des défenses adverses. Certaines ont tendance à ramener beaucoup au centre pour bloquer l’axe et jouer les contres. Dans ce cas, il est intéressant de s’appuyer sur les extérieurs. Parce que l’on retrouve souvent pas mal d’espaces. Après, c’est aussi plus difficile à exploiter. J’espère que nous continuerons à être efficaces grâce aux solutions sur les ailes. Sans oublier que mercredi nous avons beaucoup scoré en étant deux ailières à tirer les penalties.
Un rôle important au sein d’une équipe que vous partagez avec Chloé Bulleux. Cela ne vous met pas trop la pression ? J’en tirais déjà beaucoup avant de jouer à Toulon. Et je suis ravi de pouvoir partager ce rôle avec notre capitaine Chloé. Lorsqu’il y en a une qui se rate ou qui ne sent pas le penalty, on peut changer. Et on s’encourage énormément. Il ne s’agit pas d’une pression supplémentaire. J’adore cet exercice. À chaque fois que tu vas sur la ligne des sept mètres, tu sais que les copines se sont arrachées pour l’obtenir. Il faut le mettre au fond et ne pas décevoir.
Vous montez en puissance au fil des matchs. Comment vous sentez-vous dans ce groupe ? Je me sens très bien. On travaille ensemble avec un bon état d’esprit et toutes les joueuses sont sympas. Et sur le terrain, c’est de mieux en mieux. Mon premier match contre Besançon [son club formateur où elle a passé 22 saisons, ndlr] a été vraiment très difficile pour moi. Je ne m’étais pas sentie bien du tout et j’avais eu un peu peur de la suite. Mais tout est rentré dans l’ordre. Maintenant, j’attends surtout une première victoire en championnat. Là, ce sera le top !
Que faut-il pour casser la spirale de défaites en championnat ? On doit un peu zapper cet enchaînement de nos têtes. Et retenir cette seconde période face à Metz où on n’a jamais rien lâché. En prenant du plaisir à jouer avec cette envie, cette combativité et ce sérieux. Dans cette lignée-là, on devrait pouvoir réaliser de bons matchs. Et les prochains adversaires restent plus à notre portée. On doit en profiter et surtout ne pas avoir de regrets.