Un tableau de Salaì aux enchères
Récemment authentifié, un tableau de Salaì, l’élève préféré de Léonard de Vinci, passera sous le marteau le 18 novembre
Le 18 novembre, Artcurial présente une découverte majeure de l’histoire de l’art lors d’une vacation événement à Paris : une Madeleine pénitente par Gian Giacomo Caprotti dit Salaì (1480-1524), oeuvre autographe du plus proche collaborateur de Léonard de Vinci. Identifiée par les historiens de l’art, cette huile sur toile fait partie des très rares oeuvres parfaitement reconnues comme étant de sa main, imprégnées au plus près de la technique du maître Léonard de Vinci auprès duquel il travaillait. Marie Madeleine y est représentée sur un fond noir, la chevelure florissante, les bras croisés sur la poitrine et le regard intense levé vers le haut en extase. Réalisée vers 1515-1520, la toile est estimée entre 100 000 et 150 000 €. C’est le 22 juillet 1490, « le jour de la Madeleine », que Salaì entre dans l’atelier de Léonard de Vinci à l’âge de dix ans. Cette date précise est donnée par De Vinci lui-même, en marge de son Manuscrit C conservé à l’Institut de France. Salaì restera aux côtés de son maître pendant plus de 25 ans, et le suivra dans toutes ses pérégrinations. Décrit comme « voleur, menteur, têtu et glouton » (« ladro, bugiardo, ostinato, ghiotto »), il tient son surnom de De Vinci comme synonyme de petit diable à cause des nombreuses bêtises commises par l’élève et toujours pardonnées par le maître avec une patience paternelle. Garçon d’atelier, modèle, économe, agent, amant probablement, tout au long de sa vie aux côtés de De Vinci, Salaì effectue les tâches les plus variées sans jamais pour autant renoncer à son rôle d’apprenti puis de peintre. Pendant de longues années, Salaì a pu assimiler comme personne d’autre la fine technique du maître, en se positionnant comme l’un des plus influents divulgateurs des modèles léonardesques à travers la production de copies et variantes des chefs-d’oeuvre de De Vinci. Salaì est cependant aussi l’auteur d’oeuvres originales, comme la Madeleine pénitente, où l’on reconnaît cependant le style de de Vinci notamment dans le traitement des mains et du visage de sa Madeleine. Avec un tel pedigree, la toile a toutes les chances de créer la surprise aux enchères du 18 novembre.