Var-Matin (Grand Toulon)

Biden ou Trump ? La guerre des nerfs

À l’été 1972, la star s’essaie à un nouveau genre de spectacle : le show sous chapiteau. Le 18 juillet, il plante le décor dans le pré de la petite commune du pays grassois.

- AURORE HARROUIS aharrouis@nicematin.fr

La première fois qu’on nous a raconté cette histoire, on a écarquillé grand les yeux. Johnny Hallyday en concert à Cabris (moins de 700 habitants alors), vraiment ? Mais que diable était-il allé y faire ? En 1972, le rocker à la popularité déjà immense se lance un nouveau défi : une tournée d’été, sous chapiteau avec un concept alliant tour de chant et cirque. Sacré mélange. A-t-il été inspiré des Rolling Stones, qui, dans une émission à la télé britanniqu­e –le Rock’n’roll Circus – mixaient déjà les deux arts ? Peut-être... Là où les tireurs de langue londoniens se contentent d’un décor studio, Johnny veut du vrai, pas du carton-pâte. Alors, il loue l’équipement à la famille Bouglione. Capacité maxi : 4 000 personnes. Rien n’est trop beau ni trop grand pour le Johnny Circus. Pour trimballer ce big bazar sur les routes, vingt camions et de nombreux véhicules se déplacent en convoi dans tout l’Hexagone afin d’assurer les 85 étapes de cette tournée qui débute le 16 juin 1972 pour s’achever le 5 septembre.

Tatoueur, musée, motos et fringues

Le 18 juillet, entre deux dates à Nice et à Saint-Raphaël, c’est dans le grand pré de Cabris que la structure se dresse. Là où le cirque Gruss a désormais pour coutume de s’arrêter l’été. Il faut bien dire qu’ici, il y a l’espace nécessaire pour accueillir ce « village » artistique qui s’étale sur un hectare. Car le Johnny Circus ne comporte pas qu’une scène et une fosse (aux lions !). Boutique de tatoueurs, studio photo, magasin de vêtements, stand moto, musée à la gloire de Johnny Hallyday, glacier font aussi partie du décorum.

Comme à toutes les dates, la première partie du spectacle cabrienc voit défiler danseurs et circassien­s. Nanette Workman (à qui l’on prête alors une relation tumultueus­e avec le rocker), Tommy Brown et le groupe Ange sont encore de l’aventure. Comme dans un vrai cirque, un M. Loyal assure la présentati­on du spectacle.

Dans sa caravane, avec Jean Marais

Le concert de Johnny doit débuter à 21 heures. Mais à Cabris, Johnny est en retard. « On l’a beaucoup attendu », se souvient Michel, qui avait 25 ans en 1972 et était pompier volontaire, mobilisé sur l’événement. Vers 21 h 30, la star arrive sur sa moto. Hallyday entre dans sa caravane. «Ons’est dit qu’il allait jouer tout de suite », pense Michel. Voilà que Jean Marais – qui vivait à Cabris avant de s’installer à Vallauris – débarque pour saluer le chanteur. « Ils ont discuté longuement ! Le concert a débuté vers 22 h 30. Je me souviens qu’avant le début, les gardes du corps de Johnny – ils étaient deux ou trois – ont dit : “Ce soir, le public n’est pas à fond”. Et il n’y avait, en effet, pas énormément de monde sous le chapiteau. » Comme ça a souvent été le cas au cours de cette tournée démentiell­e et ruineuse au cours de laquelle le rocker cumule tous les excès... Mais qu’importe. Sur scène, plus de défonce. Vêtu d’un ensemble qui emprunte au style rock et aux couleurs du cirque, Johnny assure, emballe ses spectateur­s. Une heure trente de show pour celui qui est Né dans la rue, ce Fils de personne qui chante La Fille aux cheveux clairs, Comme s’[il devait] mourir demain.

Vingt camions pour déplacer le chapiteau

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Photos d’archives du Johnny Circus
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