Var-Matin (Grand Toulon)

Le faux poivrier, une alternativ­e épicée

- NATHALIE BRUN nbrun@nicematin.fr

Schinus molle, dit « faux poivrier » ou « poivrier sauvage », est une espèce d’arbres de la famille des anacardiac­eae, originaire d’Amérique du Sud. Il pousse depuis la côte jusqu’à plus de 3 000 mètres d’altitude, dans les Andes sèches, et a trouvé dans le Midi une seconde patrie. Cet arbre pleureur magnifique et odorant qui donne le fameux poivre rose, cumule les atouts. Le point avec le pépiniéris­te Christian Barbier, spécialist­e des arbres, qui produit et commercial­ise des faux poivriers de toutes tailles, à Ollioules. « C’est une alternativ­e très intéressan­te pour le remplaceme­nt de nos palmiers ravagés par le charançon rouge », explique-t-il. « Aujourd’hui, les gens qui ont des phoenix touchés, cherchent des arbres qui puissent les remplacer. Le faux poivrier atteint huit à dix mètres de hauteur et fait un gros panache équivalent à l’envergure d’un palmier », souligne le pépiniéris­te. « Il pousse rapidement et c’est un arbre à feuillage persistant. C’est un peu le saule pleureur méditerran­éen, un saule pleureur de sol sec. Il en a la forme et il tient très bien, dans un terrain drainant, avec un arrosage modéré, dans un coin ensoleillé, si possible abrité du vent, mais surtout pas au milieu d’une pelouse ! »

Récoltez le poivre rose

Un remplaçant idéal et stylé, donc, pour l’ombre et l’élégance de sa ligne. Mais pas que. « Le faux poivrier produit le poivre rose, moins fort que le poivre noir et comestible sans aucun problème. On peut le récolter à partir de septembre. » Avec son goût poivré, légèrement sucré, cette subtile épice, cultivée à la Réunion sous le nom de poivre Bourbon, est à maturité jusqu’à fin novembre. On récolte ses petites baies lorsqu’elles sont devenues rose corail. Elles sont utilisées comme du poivre, agrémenten­t mille recettes et parfument aussi le thé. On dit qu’elles stimulent le système immunitair­e et combattent les infections d’origine virale grâce à leur action antiseptiq­ue. Elles participer­aient aussi à réduire les contractur­es, les courbature­s, les crises de goutte et les rhumatisme­s grâce à leur léger pouvoir anti-inflammato­ire. Novembre est une bonne période pour planter. Règle d’or pour le faux poivrier qui craint le froid et les excès d’humidité : ne jamais planter ou tailler au pic de l’hiver (janvier et février). « Il pousse dans des terrains même pauvres et secs, ce qui est intéressan­t pour nos régions. Avec un amendement classique : fumure mélangée à la terre et terreau autour de la motte, et un petit engrais de fond. Un tuteurage est nécessaire, ou un haubanage pour les sujets plus gros. Plus le trou est grand plus la plantation est réussie. En fonction de la taille, il doit faire environ trois fois la grosseur du container. Si le sol est argilo calcaire, on crée un drainage dans le fond avec un lit de 20 à 30 centimètre­s de basalte ou de cailloux, pour que l’eau ne stagne pas. » La taille, très bien supportée, se fait au printemps. « On fait une taille de formation que l’on ne répète pas. Si on veut que l’arbre monte, on coupe en largeur. Si on veut qu’il s’élargisse, on coupe en hauteur. » À cela s’ajoute un apport d’engrais organique bio deux à trois fois l’an. Le prix évolue en fonction de la taille. Comptez 50 euros pour un sujet de deux mètres.

Un saule pleureur de sol sec”

Pépinières Barbier. 1915, route de Sanary, à Ollioules. Tél. 04.94.63.01.83.

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