Intermarché au secours des petits commerçants
Intermarché va lancer lundi prochain un « drive
solidaire », annoncé à grand renfort d’encarts dans la presse locale et nationale hier, proposant aux commerces locaux, les libraires dans un premier temps, de mettre leurs produits en vente dans la place de marché numérique des supermarchés du groupe. « On entend la colère, la détresse des petits commerçants et en particulier des libraires, on entend le discours de pousser à la digitalisation, au click & collect, mais tous ne sont pas forcément prêts », a expliqué hier le président d’Intermarché et de Netto, Thierry Cotillard.
“Click” sur le site, “collect” en boutique
« L’idée est de donner un coup de main aux commerçants en mettant à leur disposition nos outils digitaux, notre plateforme de click & collect, avec dans un premier temps les libraires. Le “click” se fait sur notre site, mais le “collect” est fait dans leur boutique », poursuit-il. Dans ses encarts publicitaires dans la presse, Intermarché a ciblé le géant américain Amazon. « Sorry Jeff, nous sommes d’ores et déjà en train de travailler à rendre ce service disponible pour les autres commerces de proximité en difficulté » ,y est-il notamment écrit. Pour rappel, élus et commerçants ont été nombreux ces derniers jours à estimer
que la fermeture de certains commerces physiques va faire le bonheur de l’e-commerce en général, d’Amazon en particulier. S’il a expliqué ne pas vouloir « passer pour un mauvais perdant », et voir le géant américain comme « un excellent aiguillon pour accélérer notre transition digitale »,
Thierry Cotillard rappelle
aussi la « demande d’une vraie équité fiscale ». En effet, Amazon, qui revendique 420 millions d’euros de contribution fiscale totale en France (en comptant la TVA), est régulièrement accusé d’être avantagé en termes de fiscalité par rapport aux distributeurs. Mercredi, le distributeur Carrefour avait annoncé la mise en place d’« une solution de digitalisation accélérée », offrant à certains commerces « l’abonnement à sa marketplace jusqu’à la fin de l’année 2020 ». Parmi les conditions, vendre des produits alimentaires, d’hygiène, de soins et de beauté, de l’animalerie ou de la puériculture «répondant à des exigences de qualité », et « être en capacité de livrer sur tout le territoire français et d’assurer un service client en français ».