Var-Matin (Grand Toulon)

« On leur souhaite le meilleur »

Sans forcément les connaître en personne, les marins varois n’ont pas manqué de rendre hommage aux Toulonnais (Destremau et Giraud) engagés sur le Graal de la course au large

- Dossier : Guillaume RATHELOT (avec P. O.) grathelot@varmatin.com Photos : DR/Jean-Louis Carli ; L. M., A. V., DR.

Certain(e)s y voient une forme de poésie. Ou d’ironie. Clément Giraud et Sébastien Destremau s’apprêtent à quitter un monde confiné, enfermé, pour rejoindre la liberté du grand large. Alors que d’habitude, c’est plutôt l’inverse à l’aube d’un tel départ. Les deux Toulonnais sont candidats au Vendée Globe, qui s’élance dimanche des Sables-d’Olonne. Un peu par chauvinism­e, mais pas que, nous avons donc demandé à plusieurs marins varois de commenter leur aventure naissante. Ils ne connaissen­t pas forcément ces deux loups de mer. Ils n’ont peutêtre pas non plus l’expérience d’un tour du monde ni des Imoca. Mais tous leur souhaitent bon vent. « Et bon courage, note par exemple Marie Barrué. Ça va être une belle bataille avec ces nouveaux bateaux. Je leur souhaite de kiffer. Et qu’ils aillent le plus loin possible. » « Boucler un tour du monde, c’est déjà une performanc­e, même si on a tendance aujourd’hui à la minimiser ! Alors j’espère qu’ils seront tous les deux à l’arrivée », embraie Thierry Bouchard.

Ce skipper à la voix de sage leur conseille en outre « d’être patients et humbles devant les éléments ».

➠ Giraud : « Son plus gros défi » RF: « Je connais Clément puisque nous avons navigué sur de petites régates. Il s’est bien battu pour finaliser et boucler son projet, chose pas toujours simple pour un Méditerran­éen. Je lui souhaite d’aller jusqu’au bout, ce sera à n’en pas douter son plus gros défi. »

MD: « Clément, c’est un aventurier doublé d’un grand compétiteu­r. Je suis fascinée par sa capacité à rebondir. Face à l’adversité, il ne baisse pas les bras. Il est super fort pour trouver des solutions à tout et en mer, il pourra tout réparer à bord avec un Leatherman et deux bouts (le couteau suisse et la corde des marins, Ndlr). »

J2B : « Il s’engage dans une très belle aventure qui risque de durer un petit moment. Il ne vise sans doute pas la victoire face aux grosses armadas de la flotte. Le défi est immense. »

TB: « Il m’avait approché quand j’étais en Multi 50, on a fait deux ou trois jours de navigation ensemble. Il a la fougue, c’est ça qui est intéressan­t. Il part dans des conditions plus modestes que les gros budgets. À lui de gérer son temps. L’erreur serait qu’il attaque d’entrée. Il faudra garder beaucoup de lucidité pour pouvoir toujours être dans le match. »

➠ Destremau « est mieux préparé » J2B : « Sébastien a pour lui l’expérience d’un premier Vendée Globe et surtout de l’avoir terminé, ce n’est pas rien. Son principal objectif est sans doute de faire mieux, lui aussi s’est battu pour être au départ. Il le mérite même s’il ne jouera pas les premiers rôles, la course s’annonce particuliè­rement difficile. »

TB: « Dans sa jeunesse, il a longtemps navigué avec mon père ! Et aussi avec moi il y a très longtemps. Il faut qu’il fasse mieux qu’à sa première participat­ion, où l’objectif était d’arriver. Et il va faire mieux, même s’il ne pourra pas lutter avec les ténors de la classe. Il est mieux préparé et c’est évident qu’on lui souhaite le meilleur. »

MD: « C’est un super bon marin. Comme je suis un peu chauvine, j’avais suivi son premier Vendée Globe avec plaisir et intérêt, d’autant plus que j’étais en congé maternité. Je suis très admirative de la façon dont il a réussi à romancer cette course. »

RF: « J’ai effectué mon stage de survie il y a quelques mois avec Sébastien. C’est déjà une grande victoire pour lui d’être à nouveau au départ du Vendée Globe. Son bateau s’appelle d’ailleurs Merci... Cela veut tout dire ! Ce sera bien sûr très difficile de lutter avec son petit budget. »

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Le bateau de Sébastien Destremau « s’appelle Merci, ça veut tout dire », remarque Robin Follin, admiratif.
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Clément Giraud serait « un aventurier doublé d’un grand compétiteu­r », d’après Marie Duvignac.

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