Groupe GPA : « Le meilleur recyclage c’est la réutilisation »
Depuis deux ans, les réparateurs automobiles ont pour obligation de proposer une alternative à leurs clients avec des pièces de récupération. Des pièces détachées, le plus souvent récupérées sur des véhicules accidentés, dans ce que l’on appelait autrefois les « casses automobiles ». Sauf que celles-ci ont bien changé. L’usine de démontage du groupe GPA, l’un des leaders du marché installé dans la Drôme, « ressemble en réalité comme deux gouttes d’eau aux usines d’assemblage des grands constructeurs de véhicules… Sauf que chez nous, souligne Renaud Johan, directeur opérationnel du groupe, vont en marche arrière : on les démonte au lieu de les monter ! »
Intérêt écologique, social et économique
Sur ce site de 24 hectares, qui emploie 200 salariés - dont des ingénieurs, des data scientists, des spécialistes en business intelligence - cette PME recycle chaque année près de 25 000 pièces détachées. Toutes sont testées et garanties deux ans. « Comme les pièces neuves, souligne Renaud Johan. Sauf qu’il n’aura pas été nécessaire d’extraire de nouvelles matières premières pour les produire, d’émettre plus du CO2 et de les importer de l’étranger. » Outre l’aspect écologique, ce « recycleur d’automobile » souligne également l’intérêt économique et social car ces pièces de réemploi coûtent 10 à 40 % du prix d’une pièce neuve. « Ce qui permet aux conducteurs d’entretenir leur véhicule et de continuer à pouvoir l’utiliser en toute sécurité. » Les trois piliers du développement durable sont ainsi pleinement respectés. La casse d’antan est aujourd’hui un acteur à part entière de cette transition vers un futur meilleur. Même si le groupe GPA, une PME à l’actionnariat 100 % familial depuis trois générations, n’a pas oublié ses origines : « L’entreprise
a été créée par mon grand-père, rappelle Renaud Johan. il était chiffonnier et récupérait aussi les huiles usagées, les vieilles chambres à air ou encore les batteries dans les garages. Déjà à l’époque, il a su valoriser ce qui n’était considéré que comme des déchets par les garagistes. Parce que le meilleur des recyclages, souligne-t-il, c’est la réutilisation ! » Et c’est ce que continue de faire cette entreprise drômoise, mais de manière industrielle en partenariat avec des grands groupe d’assurance ou encore l’entreprise leader de la carrosserie en France, l’azuréen Albax. L’enjeu n’est désormais plus seulement économique, il est désormais écologique. Le groupe GPA en a parfaitement conscience. Sa casse hors normes est ainsi équipée d’ombrières photovoltaïques qui produisent suffisamment d’électricité pour alimenter les deux communes les plus proches du site !