Le RCT déroule à Agen (9-38)
Les Toulonnais ont réalisé un match plein de fermeté à Agen pour signer leur première victoire à l’extérieur de la saison. Quels ont été les ingrédients de cette victoire ? On décrypte
Si on n’est pas à 120 %, c’est très compliqué face à une équipe comme Toulon qui est en train de monter en puissance. On a buté contre un mur face à des joueurs de
très haut niveau. » L’hommage est de Jean-François Fonteneau, le président d’Agen. Hier soir, sans trembler, le RCT a signé son premier succès à l’extérieur, sa quatrième victoire consécutive et un deuxième bonus offensif après celui de la semaine dernière face à Brive. Avec 10 points glanés en deux matchs, les Rouge et Noir viennent de poser une chaise longue dans le top 6 pour y passer des jours heureux. À Agen, ils ont signé un match sérieux et maîtrisé quasiment de bout en bout. Ou quand les bonnes recettes font les beaux succès.
Une entame idéale
Face à une équipe qui allait vouloir se rassurer dans le combat, le RCT avait choisi la vitesse et la prise rapide des extérieurs. À ce jeu, la talentueuse ligne de troisquarts a fait valoir toute sa qualité. Le mérite en revient en premier lieu à la charnière, sûre techniquement et inspirée dans ses changements de rythme. À ce titre, pour sa première titularisation en « dix » Toeava a brillé de mille feux. Logiquement, les Toulonnais ont concrétisé par deux fois dans les vingt premières minutes. Sur le premier essai, Nonu gratte un ballon dans les mains de Gérondeau, trop près de sa ligne. Dakuwaqa, Toeava et Paia’aua jouent parfaitement le coup pour décaler Dridi en bout d’aile. Deuxième coup de cuillère à pot neuf minutes plus tard avec une feinte de passe de Toeava et une merveille de coup de pied à suivre de Nonu pour « Daku » qui dépose à la course son compatriote Railevu.
Un temps faible vite rectifié
Avec un écart de 10 points en vingt minutes (3-13), le RCT était en route pour un succès facile. Mais après cette belle entame, les Varois n’ont plus rien proposé. Le carton jaune de Alainu’uese n’est pas une excuse puisque les avants ont conforté leur domination en mêlée, profitant de la sortie sur blessure du droitier Ryan. Non, c’est plutôt une apathie générale qui a gagné le groupe alors que les Lot-et-Garonnais tentaient poussivement de mettre du rythme. Pas vraiment dangereux près de la ligne, ils ont toute de même capitalisé leur bon passage. Pour avoir oublié d’enfoncer le clou, le RCT ne menait que de quatre petits points à la pause mais il a su vite reprendre le score.
L’apport du banc
Les Toulonnais ont clairement appuyé sur l’accélérateur à l’heure de jeu avec l’apport des « finisseurs », selon l’expression consacrée. À peine entré, Takulua a conclu une pénaltouche en solo, petit côté. Tolofua avait les nerfs, Dachary a concrétisé un maul puissant et Ikpefan a percé pour l’ultime essai de Rebbadj.
« On était à portée de fusil mais quand ils ont utilisé leur banc, ça a été très compliqué », a admis J.-F. Fonteneau. Avec un 25-0 en deuxième période à la clé. « La période la plus aboutie », pour Collazo.
La bonne attitude
Concentrés, appliqués, resserrés, les Toulonnais ont montré une belle image, hier soir. Celle d’une équipe qui fait corps pour atteindre son objectif et met les choses dans le bon ordre. En témoigne cette pénalité tentée par Serin sous les poteaux pour porter la marque à 9-19 alors que les siens prenaient clairement l’ascendant. «
Ces groupes en autogestion, c’est toujours à double tranchant,
analysait Patrice Collazo. On savait où on mettait les pieds et on s’est préparé en conséquence. On a pris le match par le bon bout et on a eu la bonne attitude sur le terrain. L’an dernier, on avait gagné mais l’année d’avant, on s’était fait casser en morceaux. Il faut avoir du respect et de l’humilité envers Agen. On sortait de deux déplacements où on était passé complètement au travers, alors on apprécie ce résultat mais ce n’est pas une fin en soi. » Mais un début prometteur, c’est certain.