Ollioules : « On nous réquisitionne de force et de façon camouflée »
Les 90 étudiants de seconde année de l’école d’infirmiers d’Ollioules sont eux aussi en colère. Et ils ne sont pas les seuls ! Hier après-midi, une délégation a manifesté sur la place de la Liberté à Toulon, pour faire connaître son combat. Tous expliquent qu’ils ont du « cesser leurs cours de force mardi matin et sans être prévenus en amont », après l’arrêté pris par l’Agence régionale de santé. « C’est une suspension de notre formation », déplore Thomas Burgunder, délégué de classe. « L’arrêté prévoit un arrêt brut des cours pendant un mois et renouvelable une fois. On va faire quoi ? »
De son côté, l’ARS estime que « l’urgence sanitaire justifie la prise de mesures exceptionnelles pour faire face aux besoins de santé de la population ».
Sous entendu : les étudiants seraient a priori plus utiles en renforts dans les établissements de santé, confrontés à la crise de la Covid, plutôt que sur les bancs de l’institut ou en cours à domicile à distance. « On nous réquisitionne de force et de façon camouflée ! Nous n’avons été prévenus que mardi, et avec effet immédiat. C’est honteux », ajoutent les étudiants Varois.
« On veut nos cours ! »
Maé Lazreg, 28 ans, est également en formation à Ollioules et ne comprend pas :
« Couper les cours comme ça, ça rime à quoi ? Jusqu’ici, on recevait les cours magistraux en visio et on se rendait à l’école pour les travaux dirigés. Du jour au lendemain, tout s’arrête et personne ne comprend. Pourquoi ne pas avoir mis en place un système d’aide d’une ou deux journées, sur la base du volontariat, en maison de retraite, hôpital ou Ehpad ?
Mais nous mettre comme ça devant le fait accompli, non. »
Si la reprise des cours pourrait théoriquement s’effectuer
le 13 décembre, les étudiants de seconde année, dans leur grande majorité,
n’y croient pas. « Cela va nous mener au 14 janvier. Comment réussir l’année scolaire dans ces conditions ! On veut nos cours », clament-ils.
« L’ARS veut qu’ils travaillent comme aide-soignants »
« La vérité, c’est qu’en suspendant ainsi les cours de seconde année, l’ARS souhaite que les élèves, privés de revenus, aillent travailler comme aide-soignants, secteur qui manque cruellement de maind’oeuvre », ajoute une mère
de famille en colère. « Cette suspension de cours entraîne l’arrêt des versements de bourses ou indemnités (1) .Les élèves n’auront alors pas d’autre choix que d’y aller ».