Vingt-cinq ans de réclusion pour le meurtre d’Alexia
L’informaticien, qui a reconnu avoir tué son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017, a accepté sa peine de 25 ans de réclusion criminelle. Le parquet avait demandé la perpétuité
Jonathann Daval a été condamné hier par la cour d’assises de Haute-Saône à vingt-cinq ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme Alexia. Après deux heures et demi de délibéré, les jurés ont donc rendu un verdict plus clément que les réquisitions de l’avocat général Emmanuel Dupic qui avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité. L’une de ses avocates, Me Ornella Spatafora, a rapidement indiqué que Jonathann Daval ne ferait pas appel du jugement.
Dans son box, l’accusé a accueilli la décision, impassible. Au prononcé du verdict, il a regardé sa propre famille tandis que sur les bancs des parties civiles, JeanPierre Fouillot, le père d’Alexia, passait un bras autour des épaules de son épouse Isabelle. Avant que la cour ne se retire pour délibérer, Jonathann Daval avait eu la parole en dernier dans ce procès qui s’était ouvert lundi. « Pardon, pardon », avait-il alors imploré, tourné vers les parents d’Alexia qui l’avaient longtemps considéré comme un fils.
« Crime presque parfait »
Dans son réquisitoire, l’avocat général avait pointé samedi matin un « crime conjugal (...) presque parfait », perpétré par l’accusé au motif qu’Alexia voulait le quitter. Le magistrat en avait appelé au « courage » des jurés. «Dufaitdela médiatisation de cette affaire, cette décision sera regardée », avait-il relevé, avant de requérir « la réclusion criminelle à perpétuité », sans peine de sûreté. À cet instant-là aussi, Jonathann Daval était resté stoïque. Ce crime « particulièrement épouvantable », c’est « une affaire de crime conjugal qui est devenue, en raison de la médiatisation, extrêmement emblématique », avait également souligné le magistrat. Avocat de Jonathan Daval, Randall Schwerdorffer a assuré que le meurtre n’était « pas prémédité, pas réfléchi ». « C’est ce qu’on appelle “un coup de sang” », a-t-il lancé face aux jurés qu’il a exhortés à ne pas se livrer à une « boucherie judiciaire ».
« La perpétuité c’est une peine qu’on prononce pour les criminels les plus dangereux de la société : Francis Heaulme, tueur d’enfants, Michel Fourniret, Marc Dutroux, Guy Georges... Quel est le point commun avec Jonathann Daval ? Aucun. Si, la médiatisation », a poursuivi Me Schwerdorffer. « Jonathann est effectivement un criminel. Il ne le conteste pas, vous allez le juger (...) Ce qu’on vous réclame, sur les bancs des parties civiles, c’est une vengeance, à cause des médias, des mensonges, parce qu’il a trahi ses beaux-parents (...) Tout ce qui fait l’affaire Daval, c’est la médiatisation », a-t-il insisté.
Au cours des débats, Jonathann Daval, un informaticien de 36 ans, avait reconnu avoir tué intentionnellement son épouse.