Lycée du Golf-Hôtel : un an après l’inondation
Après plusieurs inondations, dont la dernière il y a un an, le calendrier est respecté pour le transfert du lycée professionnel derrière le commissariat en 2024. Mais pour quelles formations ?
Après celles de 2011 et 2014, l’inondation du lycée professionnel du Golf Hôtel, le 23 novembre 2019 a été vécue comme l’intempérie de trop. Des salles de classe et des locaux techniques noyés sous 30 cm d’eau et une élévation jusqu’à 1,08 m dans l’internat des filles. « Ona juste eu le temps de surélever les unités centrales des ordinateurs », se souvient le proviseur Patrice Mascarte. Heureusement, le Gapeau étant sorti de son lit un samedi, aucun élève n’était présent ce jour-là au lycée. Un an après, six bâtiments attendent toujours d’être équipés de batardeaux (équipements amovibles de retenue d’eau).
Priorité de la Région
En novembre 2019, l’exaspération des personnels était à son comble quand Philippe Vitel puis Renaud Muselier s’étaient rendus sur place après la décrue. Sifflets pour l’un, banderole « Plus de négociation, juste reconstruction » pour l’autre, les professeurs voulaient des actes. Il faut dire qu’en 2014, ils avaient déjà entendu Vincent Peillon, le ministre de l’époque, promettre un déménagement du lycée au plus vite. Dans son discours, Renaud Muselier, président de la Région Sud Paca, avait mesuré l’urgence à agir avec cette formule : « Un calendrier, une méthodologie et du pragmatisme ». Aujourd’hui encore, il en fait une priorité de la majorité à la Région. Le calendrier est respecté jusqu’à présent. Après un appel à candidature, la Région a désigné cinq cabinets d’architectes en juin 2020. La désignation du lauréat par le jury doit intervenir prochainement. « Malgré l’ampleur de la crise sanitaire que nous traversons, le calendrier des travaux est maintenu à l’identique », indique la Région. Ils sont prévus à partir de 2022 pour une mise en service du futur lycée en septembre 2024. Le terrain d’assise est lui aussi défini depuis longtemps, ce sera derrière le commissariat de police et face à l’hôpital, où la ville a fait l’acquisition du foncier, avant de le transférer à la Région. Les travaux de voirie seront à la charge de la Métropole, notamment un rond-point à côté du commissariat et un barreau routier d’un kilomètre qui desservira aussi la ZAC de la Crestade Demi-Lune.
Redéploiement des pôles tertiaires et industriels ?
Ce qu’on sait du futur lycée, c’est son coût (46,58 M€), son profil général sur 2,25 hectares avec un bâtiment d’enseignement, un internat de 150 lits, huit logements de fonction, un gymnase, un plateau sportif, un parking de 160 places. Sa capacité d’accueil n’est fixée qu’à 650 ou 700 élèves (1 300 actuellement). Il s’agit de jauges théoriques puisque, en réalité, 950 lycéens et apprentis sont scolarisés aujourd’hui au Golf Hôtel. Puisqu’on ne peut pas construire un lycée en ignorant quels enseignements y seront dispensés, il est évident que la carte des formations est arrêtée, même si pas officialisée par le rectorat. Le futur lycée devrait conserver ses filières en restauration (CAP, bac pro, bac techno, BTS) et le pôle artistique (brevet des métiers d’art, signalétique et décors graphiques).
Dans cette configuration, il perdrait le pôle industriel (menuiserie, électrotechnique, travaux publics, énergétique) qui pourrait être attribué au futur lycée du Luc, ainsi que le pôle tertiaire (commerce, vente, accueil), qui serait redistribué dans d’autres lycées de l’aire toulonnaise. Quand bien même il y a une forte demande de formation tertiaire dans la zone d’emploi d’Hyères.
Toujours en attente de l’arbitrage
Depuis janvier, la carte des formations se travaille à l’échelle régionale, au rectorat d’Aix-Marseille. Le délégué à la formation professionnelle confirme que cette carte n’est pas encore arbitrée : « C’est une équation complexe, dans laquelle il faut intégrer la notion de distance, l’historique des formations de chaque lycée. Tout cela est encore complexifié par la crise Covid. » Demain mercredi doit se tenir une commission technique préparatoire à la réunion qui officialisera le nom du cabinet d’architectes qui construira le futur lycée du Golf Hôtel. Fataliste, résigné, un prof avoue : « Les formations du lycée vont exploser. A-t-on vraiment le choix ? Qui veut entendre l’avis des professeurs ? »