Syndicat CGT : « Attention à la captation d’aides publiques »
Ils ne sont pas rares, les salariés du secteur privé, à se demander si leur patron n’abuserait pas de la générosité publique, en temps de crise sanitaire.
« On l’a tous constaté, dès le premier confinement, estime Olivier Masini, secrétaire général de la CGT du Var. Pourtant, on a continué à distribuer des aides, sans que cela ne serve de leçon .»
Ces pratiques ne sont pas en dehors de la loi, mais elles révèlent une certaine appréciation de la situation économique. « Même si ce n’est pas une fraude avérée, le dispositif de chômage partiel permet à de grands groupes de continuer à réorganiser le travail. Et de consolider les bénéfices. »
Chiffre d’affaires pas en berne
Ceux qui sont pointés du doigt sont parmi la grande distribution, qui « met en place du chômage partiel, alors qu’ils continuent à vendre tous les rayons ». Grâce au fameux « ask and collect », qui permet d’aller faire une course alimentaire et de « repartir avec un cadeau de Noël ». Selon nos informations, les chiffres d’affaires sont loin d’avoir chuté. Un supermarché de l’ouesttoulonnais a même doublé ses recettes sur une journée, tandis qu’il instaurait, dans le même temps, du chômage partiel pour ses salariés. Forcément révoltés.
« Que les entreprises ont besoin de soutien, c’est une évidence, mais attention à la captation d’aides publiques par les grands groupes », poursuit Olivier Masini. L’annonce par le groupe Carrefour de« sa meilleure performance depuis ans », fin octobre, en serait l’illustration flagrante.
« Le lundi, le groupe annonce ses
meilleurs chiffres depuis ans. Le mardi, le chômage partiel est mis en place dans le magasin, s’offusque Céline Arnaud, déléguée CGT du magasin Carrefour Mayol à Toulon. Et la ministre est d’accord avec ça ? »
Validé par le ministère
Le groupe Carrefour a répondu à Var-matin que« la ministre du travail a validé la demande d’activité partielle ».« Le groupe entend ainsi compenser la fermeture des rayons non-essentiels, intervenue depuis le novembre .»
Exception est faite pour les branches « dont l’activité s’est maintenue ou accrue depuis le confinement – l’ecommerce, le drive et le supply-chain [gestion de la chaîne logistique] ».