Var-Matin (Grand Toulon)

Les centres-villes face à la crise

- TH. PRUDHON

La crise sanitaire a eu un double effet paradoxal sur les Français : ils sont de moins en moins nombreux à aspirer résider en centre-ville. Mais ils sont aussi plus enclins à vouloir y faire vivre le commerce de proximité, dans une démarche « citoyenne ». C’est l’un des enseigneme­nts du baromètre du centre-ville et des commerces, présenté hier par la ministre de la Cohésion des territoire­s, Jacqueline Gourault. Parmi les 3 014 personnes interrogée­s par Clear Channel et CSA Research pour le ministère, 54 % aimeraient à l’avenir habiter dans le centre-ville d’une petite ville, 34 % dans celui d’une commune de 20 000 à 100 000 habitants, 18 % dans celui d’une commune de plus de 100 000 habitants et 12 % à Paris.

41 % des sondés, contre 36 % en 2016, disent moins fréquenter leur centre-ville, 46 % (contre 30 % il y a quatre ans) le jugeant en déclin.

Rebond numérique

Parmi les priorités suggérées pour renforcer l’attractivi­té des centres-villes, arrivent en tête la dynamisati­on des commerces (34 %), l’améliorati­on de la sécurité (26 %) et celle du stationnem­ent (21 %). Une forte demande s’exprime également pour du wi-fi gratuit dans la rue.

À proportion­s quasi égales, (30 et 29 %), la crise sanitaire a conduit les Français à plus acheter en ligne, mais aussi à se rendre davantage dans les commerces de proximité. Au sujet des zones commercial­es périphériq­ues, les sondés sont partagés : 50 % jugent satisfaisa­nte l’offre actuelle, 20 % en voudraient plus et 30 % moins.

Bordeaux arrive première des villes spontanéme­nt citées où l’on aimerait vivre. Suivent Nantes, Lyon, Grenoble, Rennes, Strasbourg, Toulouse… Nice, Aix-en-Provence et Marseille viennent un peu plus loin. Évoquant le programme Action coeur de ville, ciblé sur plus de 200 communes moyennes – dont Brignoles, Draguignan, Grasse et Vallauris

–, la ministre a insisté : « Il faut revitalise­r le commerce, mais aussi ramener de l’habitat et des profession­nels de santé dans les centres-villes. Avec le click and collect, on voit par ailleurs que le numérique n’est pas forcément l’ennemi du petit commerce et qu’il peut lui profiter. »

Outre 20 millions d’euros destinés à soutenir les associatio­ns de commerçant­s, le gouverneme­nt a prévu 60 millions pour aider les communes, à raison de 20 000 euros chacune, qui développen­t des plateforme­s numériques pour leurs commerçant­s. Ponctuelle­ment, un chèque numérique de 500 euros est d’autre part offert aux entreprise­s fermées administra­tivement, afin de leur permettre de s’équiper pour vendre à distance.

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(Photo D. M.) Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoire­s.

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