Var-Matin (Grand Toulon)

« Moralement, on a traversé une année très compliquée »

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Les végétaux sont bien moins nombreux que d’habitude sur le terrain d’Aurélie et Bertrand Bertin, à Roquebrune-sur-Argens. «Il ne reste que des lauriers rescapés des inondation­s, qu’on a lavés et taillés. Les autres sont partis dans des flots de boue, dit-elle. Au printemps, ce ne sera pas évident, car on n’a pas beaucoup de stock. Mais c’est ainsi. »

Après avoir subi un préjudice important, la pépiniéris­te a perçu l’aide de la Région et salue les équipes de la chambre d’agricultur­e. « Franchemen­t, je les ai trouvés très proches », soulignet-elle. Le versement des indemnités (calamités agricoles) lui est parvenu il y a seulement quelques semaines. « De quoi permettre de tourner cet hiver et de tout remettre en route. »

Les traces de la crue sont encore visibles sous une des serres, tout n’a pas été remis totalement en état, la priorité ayant été donnée aux plantes.

Elle rechigne à s’épancher : « Avec la catastroph­e que les trois vallées ont vécue, je n’ai pas trop envie qu’on parle de nous », répond-elle quand on lui demande dans quel état d’esprit elle est. Mais elle confie tout de même : « Moralement, on a traversé une année très compliquée. On est plus en mode ‘‘on avance’’ mais ça va être compliqué. On pensait s’arrêter complèteme­nt, on s’est posé la question un nombre incalculab­le de fois avec mon mari. Mais de toute façon, on n’avait pas la trésorerie pour le faire ».

Ni l’âge. « À 50 et 57 ans, aller sur le marché du travail ce n’est pas évident. Finalement, ce n’est pas vraiment un choix. »

Du jour au lendemain, tout peut s’arrêter

Le couple est également attaché à son autonomie sans dépendre des ordres d’un supérieur hiérarchiq­ue. Alors, ils poursuiven­t à deux : Claire Bertin, à la tête de l’exploitati­on, n’a plus qu’un salarié, son époux. « On n’a pas redémarré la fleur au fusil. On n’a embauché personne. On a réservé nos boutures pour l’année prochaine, c’est aussi notre façon de vivre. Mais entre les inondation­s et le coronaviru­s, on sait que, du jour au lendemain, tout peut s’arrêter. » Du vécu…

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Les traces de l’inondation des  et  novembre  sont toujours présentes sur la pépinière d’Aurélie Bertin, qui a privilégié le sauvetage des végétaux.

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