Var-Matin (Grand Toulon)

« Avant, je ne m’étais jamais dit que ce serait mieux d’être déclaré »

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Depuis qu’il a 18 ans et a quitté le domicile de ses parents, Valéry Rochas a toujours trouvé des petits boulots dans la restaurati­on pour payer ses études de lettres.

« Au premier confinemen­t, je bossais dans une pizzeria du Mourillon. C’était mon sixième ou septième boulot dans ce domaine et toujours au noir. Quand on est étudiant, les histoires de cotisation­s pour le chômage, on n’y pense pas trop, avoue celui qui est aussi président de la Fédération des étudiants toulonnais. Avant, je ne m’étais jamais dit que ce serait mieux d’être déclaré. » « Remercié » du jour au lendemain lorsque le coronaviru­s a mis la France à l’arrêt, sans la moindre protection sociale, il a pris conscience que des lignes de prélèvemen­ts sur une feuille de paie, ça a aussi du bon. Un constat que, selon lui, beaucoup d’autres étudiants ont partagé depuis.

Payer son loyer et avoir de quoi manger

« Je me suis retrouvé sans rien et comme je ne suis pas boursier, ça a été compliqué de payer mon loyer et même de quoi manger. » Et la galère ne s’est pas terminée à la fin du confinemen­t printanier.

Selon le jeune homme, même au retour des beaux jours, impossible de retrouver des jobs dans les cuisines. « Et on peut le comprendre, pour les patrons, il y a trop d’incertitud­es. »

Un coup dur cependant pour celui qui commençait à 22 ans à avoir quelques références dans la restaurati­on. Pour joindre les deux bouts, Valéry change donc son fusil d’épaule. « Au déconfinem­ent, j’ai commencé à donner des cours de piano. C’était un appoint, mais ça ne me rapportait pas autant que la pizza. Beaucoup d’étudiants ont fait la même chose. Comme ils n’ont pas retrouvé de boulot dans la restaurati­on, et qu’à Toulon il n’y a pas grand-chose d’autre, ils ont basculé vers les petits cours. Mais il faut avoir des compétence­s. C’est plus facile quand on est en math ou en français qu’en éco. » Après les cours de piano, Valéry revient précisémen­t vers son domaine d’études et a même trouvé un travail déclaré de prof de français. « Mais forcément, ça demande plus de temps… donc ça en laisse moins pour les études. »

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(Photo P.-H.C.) Valéry Rochas, président de la Fédération des étudiants toulonnais… est dans la même galère que les autres.

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