Var-Matin (Grand Toulon)

Les fleurs séchées bourgeonne­nt de style

Voilà tout juste un an que Laetitia Chiflet, Niçoise d’adoption, s’est lancée, sous le nom de Marmotine, dans la création de compositio­ns florales sèches. Une décoration vintage et authentiqu­e qui connaît un regain de popularité.

- SILANA PENO-MAZZARINO spenomazza­rino@nicematin.fr PHOTOS SÉBASTIEN BOTELLA sbotella@nicematin.fr

C’est par hasard, un jour de marché à la Libé à Nice, que l’on est tombé sur l’étal fleuri de Laetitia Chiflet. Entre fruits et légumes, au niveau du 24 avenue Malaussena, elle gare son élégant triporteur noir qui lui sert aussi de présentoir. Hortensias, pivoines, immortelle­s et autres branchages aux jolies couleurs d’automne avaient attrapé notre regard.

Depuis, nouvelles mesures restrictiv­es obligent, les fleuristes ont interdicti­on de vendre sur les marchés. C’est donc dans son atelier – aux senteurs de prairie – du centre-ville que l’on retrouve Laetitia pour parler de ses compositio­ns végétales sèches. Et de ce qui l’a poussée à tenter l’expérience de vivre de sa passion.

« J’aime les fleurs depuis que je suis toute petite. Je faisais du land art, avec la matière que je trouvais en forêt. Et puis, j’ai eu la chance de travailler pour un fleuriste du cours Saleya, Monsieur Mége. Il m’a fait confiance. J’ai pu m’épanouir. C’est vraiment cette expérience profession­nelle qui m’a donné envie de me lancer. »

« Puis j’ai constaté qu’à Nice, personne ne s’était spécialisé uniquement dans la fleur séchée malgré la forte demande... »

L’idée est née. Laetita monte son projet Marmotine, le sèche fleurs. « Marmotine, c’est un bouquet de lettres. C’est en fait l’anagramme des prénoms de mes deux enfants, Mani et Tomer »,

rigole la pétillante maman.

Elle obtient sa place au marché de la Libération juste après le premier confinemen­t et, pour se lancer dans l’aventure, faute d’avoir le permis, Laetitia Chiflet s’équipe d’un triporteur. « Il me permet de me déplacer avec tout mon matériel et me sert aussi d’étal une fois sur place. Et puis, il conserve l’esprit des marchands de fleurs d’antan. »

Esprit slow life

Un temps reléguées au second plan, les fleurs séchées séduisent à nouveau. Vous aussi vous les voyez défiler sur Instagram et Pinterest ? Pas étonnant. Elles sont partout. Dans les vitrines des grands magasins, sur les tables de restaurant­s branchés, dans les chambres d’hôtel mais aussi dans les appartemen­ts cosy d’influenceu­ses. Leurs plus gros points forts ? Elles s’accordent avec tous les styles : vintage, industriel, bohème... Et, surtout, elles s’inscrivent dans une décoration slow life, plus écolo et plus éthique. C’est d’ailleurs ce qu’apprécie Laetitia : «Ce que j’aime dans la fleur séchée, c’est son aspect actuel. Durable. J’adore la fleur fraîche mais je pense, qu’aujourd’hui, les gens préfèrent mettre de l’argent dans quelque chose qui dure dans le temps. Un bouquet peut se conserver des années. Être composé et décomposé selon l’envie et les saisons. Et, bien sûr, il ne nécessite pas d’eau. » Pour ses compositio­ns, Laetitia respecte les saisons. Pioche essentiell­ement dans le local. Elle se fournit en fleurs fraîches au MIN, à Nice, ou en Italie, pour les branchages secs. Puis, les fleurs sèchent naturellem­ent, entre quinze jours et un mois environ, la tête en bas dans son atelier. « Le secret, pour conserver leurs couleurs, c’est l’obscurité. Il faut aussi que l’endroit soit sec. »

Créations au feeling

‘‘ Ce que j’aime dans la fleur séchée, c’est son aspect actuel”

Côté création, la fleuriste marche «au feeling ». « Là, je viens de faire sécher au four des rondelles d’orange et de la cannelle pour confection­ner des couronnes de l’Avent traditionn­elles. Pour donner de la couleur, j’utilise des bombes. Je travaille aussi avec des feuillages déjà stabilisés. » Une technique qui consiste à enlever la sève et la remplace par une sorte de glucose naturel qui permet au végétal de garder sa couleur.

Sur son triporteur, on retrouve donc toutes sortes de compositio­ns. Les fameuses couronnes hivernales tradi ou minimalist­es. Des pampas tantôt naturelles tantôt rose fuchsia. Des bouquets où se marient blé, lin, gypsophile et autres fleurs sauvages...

Et si, pour l’instant, il nous est impossible d’admirer l’étal de Laetitia, au marché de la Libé, on peut tout de même lui passer commande. «Jene fais pas vraiment de click and collect car je n’ai pas de site Internet. Je fais du collect sans click. Les gens peuvent me contacter directemen­t via ma page Instagram ou par téléphone. »

Tarifs : les compositio­ns varient entre 8 à 35 € et les couronnes entre 12 et 40 €, jusqu’à 100 € pour les formats XXXL ! Instagram : marmotinef­leurs Tél. 06.10.94.62.28.

Marmotine.

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