Var-Matin (Grand Toulon)

« Ce tube, c’était un accident »

- J. B.

« Ce tube, c’était un accident », résume Patrick Coutin au téléphone, lorsqu’on l’invite à revenir sur J’aime regarder les filles, hit porté par une ligne de basse tendue et la voix rageuse de notre homme.

Son truc, c’était la philo. Mais au retour d’une escapade d’un an et demi en Californie, où il a joué de la guitare pour financer en partie son séjour, Patrick Coutin a monté le groupe Reporter avec d’autres petits gars de Sarcelles. Leur ambition ? Se retrouver et s’amuser, rien de plus. Pour l’alimentair­e, Coutin est pompiste. À côté de cela, il écrit pour Le Monde de la musique et Rock & Folk. Il est dépêché au château d’Hérouville, où des pointures comme David Bowie, les Pink Floyd ou les Bee Gees ont enregistré. Il doit interviewe­r Magma et touche quelques mots de son groupe au boss du studio, Laurent Thibault.

En pensant à Juan-les-Pins

Quelque temps plus tard, celui-ci rappelle Coutin. Jacques Higelin, qui devait faire une session, s’est fait porter pâle. Le studio est libre, Reporter y est invité. Une sacrée aubaine. Sauf que la bande tourne un peu à vide et au bout de quelques jours, c’est la déprime. À ce moment-là, Coutin s’imagine sur la Côte d’Azur, du côté de Juan-lesPins, où il a prévu de retrouver des copains, avec un gros tas d’herbe dans ses valises. De cette frustratio­n naîtra J’aime regarder les filles.

Patrick Coutin appréciera peu les effets de la célébrité. Mais il ne cesse de dire que ce morceau, tube de l’été 1981, reste « une formidable carte de visite. Il m’a donné une certaine aura, tout en restant un peu à la marge Je viens d’un milieu modeste. Grâce à ce morceau, j’ai voyagé. Puis j’ai pu produire Les Wampas ou Dick Rivers. » En juin dernier, il a sorti trois vinyles à l’occasion du Disquaire Day : Paradis électrique­s, en français, Welcome in Paradise, en anglais et Obsolètes Paradise, un album de reprises. Auparavant, il avait rejoint la tournée Stars 80. Même pas mal ? « À 25 ans, je n’aurais pas trouvé ça drôle. Au début, je n’étais pas à l’aise, j’ai longtemps refusé d’y participer. Et puis je l’ai pris comme un challenge. Être bon cent fois par an sur scène ? Je ne savais pas faire avant ça. Au final, je peux dire que j’ai beaucoup appris et j’ai fait des progrès sur à peu près tout », s’amuse Patrick Coutin.

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