Var-Matin (Grand Toulon)

Isabel Otero flic niçoise

Tourné à Nice durant l’été, Crimes parfaits revient ce soir sur France 3 avec l’actrice dans le rôle principal.

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Série policière française qui a vu défiler Isabelle Gélinas, Antoine Duléry ou encore Philippe Caroit en tête d’affiche, Crimes parfaits par d’un postulat simple : un duo d’enquêteurs cherche la faille dans le plan imaginé par un tueur qui pense avoir commis le « crime parfait ».

Pour ce retour à l’antenne, c’est Isabel Otero (La Crim’, Commissair­e Magellan) qui reprend les traits du personnage de Claire Moreno, déjà interprété en 2018. À ses côtés, Hubert de Montalembe­rt (Hubert Roulleau) complète le duo d’enquêteurs. Le binôme va alors découvrir le corps d’un étudiant dans la bibliothèq­ue de l’université de Nice. Son corps est retrouvé sur une fausse scène de crime mise en place par la prof de criminolog­ie Lise Lenoir jouée par Alexandra Vandernoot. Le début d’une intrigue tournée à Nice juste après le premier confinemen­t et qui a sonné le retour sur les plateaux pour de nombreux comédiens. Alors que le monde de la culture est de nouveau gravement touché par la crise sanitaire, l’actrice qui vit dans le Sud de la France ne peut s’empêcher de dresser un constat alarmant sur la situation de son environnem­ent artistique sans pour autant vouloir tomber dans la noirceur. Pour Isabel Otero, l’important demeure l’harmonie à l’image du cercle vertueux Hozho mis en place par les indiens Navajos.

C’était important de retrouver le chemin des plateaux de tournage ?

Comme tout le monde, on a été privé de liberté mais aussi de liberté de travailler. C’est terrifiant pour le secteur culturel d’être rangé dans les activités non essentiell­es à la vie. Ce sont de nombreux métiers, tous ceux du spectacle, qui sont touchés. J’ai conscience du Coronaviru­s mais je reste en colère. Il existe de nombreuses maladies contre lesquelles on ne lutte pas du tout, comme les formes de cancers, l’obésité, etc. On est en train de se couper de l’humain alors qu’on devrait éduquer les gens à avoir une meilleure prévention de leur santé.

Un tournage, quelque part, c’est un acte de résistance ? C’est un combat politique. On se retrouve à avoir un espace pour jouer, créer, c’est presque un cri du coeur. On a tourné à Nice en juin, il faisait beau, on était heureux de se retrouver. Je suis extrêmemen­t privilégié­e mais je sais à quel point mon métier n’est pas privilégié pour autant. En juin, c’était comme déboucher un bouchon de champagne. On chantait Délivré de la Reine des neiges sur le plateau car c’était notre état d’esprit. Ce deuxième confinemen­t entérine quelque chose de terrible pour la culture, on est dans une situation plus critique. Cette maladie est en train de mettre le doigt sur tout ce qui ne va pas dans notre société mais ça ne doit pas empêcher les gens d’être heureux. La culture, au fond, est un vecteur pour créer des liens. On a besoin de liens pour être heureux, on est en train de nous voler tout ça.

Malgré tout, quel regard portezvous sur votre personnage de Claire Moreno ?

Elle a une superbe joie de vivre, de la gourmandis­e aussi. Son appétit me correspond, pour la nourriture mais pour la vie en général. Et puis c’est une flic, c’est une récurrence dans la vie d’une artiste de jouer une policière. Il y a des comédiens qui passent leur carrière à jouer des flics.

C’est ce qui alimente les télévision­s aujourd’hui, cet amour du thriller, pour l’enquête, un Cluedo permanent.

Le crime parfait existe-t-il ? Quand on prend une intention, en l’occurrence celle de la discorde qui amène souvent à un crime, tout se construit autour de cette intention. Et à un moment donné, c’est inéluctabl­e, on trouve la trace de quelque chose. J’ai du mal à croire au crime parfait.

Crimes parfaits a la particular­ité de mettre en avant des guests comme Bruno Solo ou Alexandra Vandernoot a qui vous donnerez la réplique dans les épisodes du soir. Comédien, c’est réciter une partition. Le plaisir est avant tout dans le jeu même si c’est toujours plaisant de jouer avec différents partenaire­s.

‘‘ J’aime le personnage de Toni Collette dans Unbelievab­le”

Quel genre de policier auriezvous pu être ?

Claire Moreno me ressemble un peu, elle est dynamique, elle parle vite, marche vite. J’aurais sans doute été comme le personnage de Toni Collette dans Unbelievab­le. Active et réfléchie, sans doute beaucoup dans l’émotion. Je pense que j’aurais pris certaines affaires trop à coeur. Je serais sans aucun doute sortie de ma réserve.

Crimes parfaits. Ce soir à 21 h 05, sur France 3.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France