Au coeur du Musée du rugby
Lors du déplacement à Bayonne pour la 7e journée de Top 14, nous avons fait une halte au Musée du rugby. Tenu et mis en place par une Varoise, Célia Polazzo
N «ous avons la plus grande collection d’Europe pour les maillots mais aussi en bibliothèque ». Célia Polazzo a ouvert, il y a trois ans, le musée du rugby sur les bords de la Nive à Bayonne. Cette Varoise a débarqué au Pays basque pour suivre son fiston, recruté pour intégrer le centre de formation de Biarritz.
Pour cette maman poule, hors de question de laisser son fils à des centaines de kilomètres d’elle. Alors la « tatoueuse des rugbymen », laisse tomber son salon à Toulon, plie aiguilles et encre, et prend la direction de Bayonne.
Tatouage contre maillot
Sur place, elle concrétise un projet de longue date. Depuis des années, elle accumulait les maillots et tout ce qui touche de près ou de loin au rugby. Proche des joueurs, elle échangeait tatouage contre maillots. De quoi créer une sacrée collection.
« Nous avons plus de 1 000 maillots », confie Célia en nous faisant visiter le musée. Des pièces rares, comme le premier maillot en sélection de Jonny Wilkinson, ou encore ceux du RCT portés et offerts par Thierry Louvet ou le regretté Eric Melville. Aubin Hueber, pour sa part, a fait don de son maillot des Barbarians, reçu lors de sa sélection avec les « Baabas » en 2001.
Il y a aussi des tenues aussi rares qu’improbables comme celles du Sénégal, de la Sibérie, du Chili ou encore de la Biélorussie. D’ailleurs, dans les prochains jours, un maillot de la sélection suisse doit arriver par la Poste. Mais la collection du musée ne se cantonne pas qu’à cela.
Des pièces d’exception
D’autres pièces d’exception ornent les murs et vitrines, comme les écussons d’origine des différents pays présents au Jeux olympiques de 1924, ou encore comme la cape de Christian Califano, des crampons des plus grands joueurs et même les blazers aux couleurs de différents clubs. Les clubs amateurs sont également à l’honneur. On trouve aussi des archives et une bibliothèque 100 % rugby. Hors norme. « On fonctionne avec des dons. Beaucoup de joueurs ont des pièces qui dorment dans des placards, autant qu’elles profitent à tout le monde. On récupère tout ce qui touche au rugby. On lance un appel d’ailleurs aux présidents et joueurs pour qu’ils nous aident à enrichir encore plus la collection », plaide Célia, qui explique que « toutes les pièces du musée ont de la valeur. Elles ont toute une histoire, qu’elles viennent du monde professionnel ou amateur. » Si le confinement a mis un frein aux visites, le musée prend de l’ampleur. Les écoles, les clubs de rugby de la région bayonnaise ou encore les comités d’entreprise privatisent régulièrement les lieux. Les touristes de passage n’hésitent pas à pousser la porte également. Curieux. « Je suis heureuse de pouvoir partager ma passion. Les gosses ont des étoiles dans les yeux lors des visites. »
Si, pour l’instant, le musée est installé à côté du salon de taoutage de Célia, il va falloir pousser les murs. Les cartons de maillots s’accumulent. « On a besoin de plus de place. Nous aimerions pouvoir installer le musée dans un stade pour pouvoir le développer encore plus et exposer toute notre collection », conclut la tatoueuse-conservatrice.