La relance du neuf s’impose
La crise est toujours là. Les lancements commerciaux et ventes prévus ce trimestre subissent cette conjoncture. Il est urgent de réagir
L’offre est au plus bas. Au second trimestre 2020 les mises en vente de biens neufs avaient déjà connu une diminution par rapport à 2019 (16%). Au troisième trimestre, le constat s’amplifie : avec un recul de 23% enregistré sur la même période. Ainsi sur ces 9 derniers mois la baisse générale atteint 26%. Si l’on compare ces statistiques aux années précédentes, comme 2017 et 2018 qui représentent de beaux millésimes pour le neuf, 2020 n’arrive pas à la moitié des rendements affichés ces années-là. En cause un marché très logiquement frileux, hésitant et attentiste. La situation n’est pas saine et s’aggrave donc, faute de permis de construire notamment. Et le risque de pénurie, connu mais seulement annoncé jusqu’à présent, est de plus en plus proche.
Côté demande
Si l’on regarde du côté des acheteurs, les réservations nettes au détail baissent de -15% ce trimestre par rapport au 3e trimestre 2019. Sur les 9 derniers mois, la baisse globale atteint 31%. Un chiffre flagrant qui impose une transformation du marché. Cette diminution affecte uniformément l’accession à la propriété et l’investissement locatif : sur ces deux marchés, les acquéreurs sont confrontés au manque d’offre et au resserrement des conditions d’octoi du crédit bancaire. Le taux d’annulation des réservations grimpe en flèche.
Logiquement, dans ce contexte, les ventes en bloc diminuent elles aussi de 55 % au 3e trimestre et de 24% sur 9 mois. Corolaire de cette tendance baissière, ce sont autant de logements sociaux et intermédiaires qui vont faire défaut. En revanche, le prix de vente moyen reste quant à lui stable pour le moment à 5 710 euros du m² habitable.
«L’épidémie n’est que le révélateur d’une crise du logement neuf sur laquelle nous alertons depuis des mois», déclare Marc Raspor. président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) de la Côte d’Azur et de Corse. «Faute de permis de construire, nous peinons à proposer aux ménages des logements qu’ils peinent euxmêmes à financer. Il faut agir d’urgence sur l’offre comme sur la demande.»
Certes, le gouvernement a annoncé son intention de prolonger en 2022 le Prêt à Taux Zéro (PTZ) ainsi que le dispositif Pinel et pour ce dernier de donner de la visibilité sur 2023 et 2024 au prix d’un rabotage de la réduction d’impôts qui épargnerait les projets «verts» et ceux situés dans les QPV (Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville). Cette visibilité va rassurer les professionnels et les clients, il faut maintenant que le projet de loi de Finances pour 2021 la confirme.