Var-Matin (Grand Toulon)

«Jemebats pour que ma boite de nuit survive ! »

- P. POLETTO

Entre Franck Salvatore et Le Prosper club à Carqueiran­ne, c’est une histoire d’amour qui a commencé en 2001. « Depuis que j’ai été embauché comme agent de sécurité jusqu’à devenir le gérant des lieux en 2012 ». Une union pour le meilleur et pour le pire. Et le pire dure depuis le 7 mars 2020. Ce jour où il dû fermer les portes de l’établissem­ent de nuit pour ne plus les ouvrir jusqu’à ce jour. Voilà près de quatre décennies que Le Prosper… prospérait. « En 2019, mon établissem­ent était bénéficiai­re. C’était une entreprise qui se portait bien, qui comptait vingt-deux salariés et faisait fonctionne­r sept emplois indirects (nettoyage, fournisseu­rs…). Là, la situation est difficile à vivre. Vraiment. Je me bats tous les jours pour sauver moon entreprise. On ne demande qu’à travailler, à avoir des objectifs de réouvertur­e, à se projeter ! », insiste-t-il.

« Je vis sur mes économies »

Sous perfusion, le goutte-àgoutte des aides promises gouverneme­ntales ne permet pas, selon lui, d’être confiant. Cela fait de longs mois que Franck ne se dégage aucun revenu. Rien. pas un euro.

« Je vis sur mes économies. Pourtant il y a mes crédits personnels à honorer, il faut manger, payer l’eau et l’électricit­é… comme tout le monde. » Quant aux aides dont bénéficie sa société, il détaille : « Pour la fermeture de mars à juin : absolument aucune aide. En juin, le fonds de solidarité a versé les 1 500€ mensuels. De juin à août, la prime de 15 000 € est intervenue. À titre d’informatio­n, le montant versé pour les murs et la gérance est de… 17 000 € ». Enfin, si les salariés sont au chômage partiel, le gérant doit continuer à verser les sommes dues au titre des congés pays et de la mutuelle par exemple.

Il dénonce une situation économique compliquée. Sans aucune vision. « Les boutiques ouvrent. Les restaurant­s ont une date prévisionn­elle. Tant mieux. Mais nous ? Chaque mois, nos entreprise­s s’endettent. Nos fonds de commerce perdent de la valeur ». Il dit tenir par passion, en éternel amoureux de son métier.

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(Photo doc S. L.) Franck Salvatore (ici en octobre dernier), gérant du Prosper club à Carqueiran­ne, comme Sylvain Chabre cogérant du  Social Club, n’a pas ouvert depuis le  mars dernier.

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