« Rouvrir ? Oui, mais dans des conditions normales »
Patron de deux pubs et d’un restaurant à Toulon, Denis Grail n’a pas été surpris par l’intervention d’Emmanuel Macron. « J’étais sûr qu’il allait dire ça et que les restaurants et les bars ne pourraient pas rouvrir avant la mi-janvier ». Pour un peu, il en serait presque soulagé. Il s’explique : « On ne peut pas travailler comme on l’a fait entre les deux confinements. Avec le respect des normes de distanciation, une clientèle moins nombreuse car inquiète de contracter le virus, on perd de l’argent. Je ne pleure vraiment pas pour travailler dans ces conditions ».
Ne nous méprenons pas : comme tous les commerçants, Denis Grail a bien entendu envie de reprendre son activité, de retrouver sa clientèle, mais pas à n’importe quel prix. « Je suis pressé de rouvrir, mais dans des conditions normales », précise-t-il. En attendant,
« la meilleure solution reste encore l’actuelle. À savoir que l’on reste fermé et que l’État aide nos entreprises ». Une position « tout à fait personnelle », reconnaît-il.
Denis Grail a fait ses comptes : « pour le moment, je vis sur l’argent que j’ai emprunté, notamment le PGE (prêt garanti par l’État). Je peux tenir jusqu’à la fin du premier trimestre . Après… » Aussi, c’est avec un certain soulagement qu’il a accueilli l’annonce d’une aide pouvant représenter jusqu’à % du chiffre d’affaires . « C’est surtout le fait que les structures juridiques de type holding familiale, jusque-là tenues à l’écart de ces dispositifs, devraient enfin pouvoir en bénéficier. Pour moi, ça va être appréciable pour payer les charges fixes comme le loyer ».