Var-Matin (Grand Toulon)

« On en a gros sur la patate »

- C. G.

Gérants d’une salle de sport dans la zone artisanale de Grimaud depuis 11 ans, Reynald et Sara Lopez sont encore sous le coup de l’annonce du président de la République : « On n’aurait jamais imaginé une ouverture si lointaine. Pour nous, le pire des scénarii était le 1er janvier ».

Quatre employés au chômage partiel

Une annonce dure à avaler pour ces chefs d’entreprise qui ont dû mettre quatre de leurs employés en chômage partiel : « On nous a déjà flingué la rentrée avec le confinemen­t d’octobre et maintenant on nous casse la rentrée de janvier, celle des bonnes résolution­s. », s’insurge Reynald. Au-delà de la perte d’un potentiel de clients, le gérant du Club 88 crie à l’injustice : « Qu’on nous prouve qu’une salle de sport, c’est plus contaminan­t qu’un supermarch­é. Nous nous sommes pliés à tous les protocoles, du traçage au sol à la distanciat­ion en passant par les masques dans les couloirs. Personnell­ement, je n’ai pas entendu parler de clusters dans les clubs de gym ». Reynald voit un autre préjudice à la fermeture des salles de sport : « Il y a des gens qui viennent pour lutter contre la solitude. En hiver dans le Golfe, les activités ne se bousculent pas. Nous sommes leur bouffée d’oxygène. En plus, on les prive de faire de l’exercice. Pour moi, loin d’être une lieu de contaminat­ion, les clubs de gym constituen­t une solution. Notre façon de lutter contre le virus, c’est d’être en bonne forme physique. »

« Laissez-nous travailler »

Les gérants du Club 88 sont inquiets pour leur activité : « On a investi il y a trois ans dans des locaux de plus de 1 000 m2 : on a des crédits, des échéances. De surcroît, à force de rallonger notre temps de fermeture, on risque de perdre une partie de la clientèle. Au bout de quelques semaines sans activité, certaines personnes s’arrêteront et on ne les récupérera pas. Ce sera cuit ». Reynald estime leur profession stigmatisé­e : « Le monde du sport est catalogué. On n’est peut-être pas assez bien représenté. J’en ai gros la patate : on estime qu’il n’est pas grave de fermer les salles. C’est dégueulass­e. Ce qui me met hors de moi, c’est de voir mon activité en danger alors que je ne suis pas responsabl­e de ce qui arrive. On m’interdit de faire mon boulot. À un moment, laissez-nous faire et faites-nous confiance. Venez nous contrôler et vous verrez ».

 ?? (Photo DR) ?? Sara et Reynald Lopez, gérants du club  de Grimaud, affichent leur désarroi face à une situation qu’ils ont du mal à comprendre.
(Photo DR) Sara et Reynald Lopez, gérants du club  de Grimaud, affichent leur désarroi face à une situation qu’ils ont du mal à comprendre.

Newspapers in French

Newspapers from France