Var-Matin (Grand Toulon)

Une saison  difficile pour les châtaignes des Maures

Les castanéicu­lteurs ont subi quelques aléas climatique­s qui n’ont pas favorisé la production cette année. L’annulation des fêtes et des sangliers gourmands n’ont pas aidé à relever la tête

- C. L.

020 est décidément une année particuliè­re pour presque la totalité de la planète. Difficile... Malheureus­ement pour les producteur­s ou les amateurs de la reine des Maures, la châtaigne n’a pas été épargnée par ce mauvais karma. Et le coronaviru­s n’en est pas l’unique responsabl­e... « Cette saison 2020 est mitigée, lâche en préambule, Romane, animatrice au Syndicat des producteur­s de châtaigne du Var (SPCV). Les châtaignes sont arrivées avec deux semaines de retard par rapport à d’habitude, vers le 15 octobre sans trop d'explicatio­ns. Elles sont restées vertes et sur l'arbre. Ça a repoussé la saison...»

Du côté des explicatio­ns les producteur­s cherchent encore. « C'est la première année que ça arrive. On ne sait pas pourquoi. Sur une année on ne va pas pouvoir trouver de réponse. On va voir l'an prochain, si c'est exceptionn­el, si ça va se répéter, s’il va falloir s'y habituer. Ça vient peut-être du manque d'eau, et il y a des chances que ça perdure. Avant on avait les pluies du 15 août, cette année la pluie est arrivée tard... »

Une solidarité sur le territoire

Et de concéder : « en plus, nous avons eu finalement assez peu de châtaignes malgré une belle floraison. On s'attendait pourtant à une belle quantité. Il y avait des bogues, mais qu’une à deux châtaignes par bogue. Le rendement n'était pas exceptionn­el. »

Si la quantité n’a pas été au rendez-vous, heureuseme­nt que la qualité a pris le relais. « La qualité a été bonne avec assez peu de véreuses à l'exception de quelques secteurs

comme Pignans ou Gonfaron...» (voir ci-dessus)

À ce manque d’eau malvenu donc, il a fallu ajouter un gros « coup de mistral début octobre qui a fait tomber beaucoup de bogues pas mûres donc pas mangeables. »

Sans oublier la présence massive de sangliers, « nombreux cette année » dixit les adhérents du SPCV, qui « sont souvent les premiers sur les parcelles. Ils ont mangé tout ce qu'il y a au sol. Certains producteur­s qui peuvent être présents régulièrem­ent et tôt sur leur parcelle ont pu récolter, les autres moins », poursuit Romane. Et comme si tout cela ne suffisait pas, l’annulation des fêtes de la châtaigne a failli être le coup de grâce pour la profession. « C’est la période

où les castanéicu­lteurs vendent. Heureuseme­nt certains de Collobrièr­es ont été autorisés à vendre dans les rues. Ça a attiré un peu de monde, ils ont pu écouler une partie de leur production. Ils ont eu assez peu de perte. Ça s'est finalement bien goupillé », reconnaît l’animatrice.

« Si les fêtes de la châtaigne s'étaient déroulées normalemen­t, il n'y aurait pas ou peu eu de châtaignes du massif le premier week-end », concède-t-elle ensuite. L’occasion pour Romane de mettre en avant « la solidarité » qui s’est mise en place sur le territoire pour aider la profession. « Beaucoup de domaines viticoles ou de manifestat­ions ont donné la possibilit­é de vendre sur des stands gratuiteme­nt, c’est à saluer...»

 ?? (Photo doc V.-m.) ?? Entre le retard de maturité, le manque d’eau, les sangliers, les fêtes de la châtaigne annulées, la perle des Maures a subi, elle aussi, une année  compliquée. Heureuseme­nt pas de quoi décourager les producteur­s...
(Photo doc V.-m.) Entre le retard de maturité, le manque d’eau, les sangliers, les fêtes de la châtaigne annulées, la perle des Maures a subi, elle aussi, une année  compliquée. Heureuseme­nt pas de quoi décourager les producteur­s...

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