La ministre des Territoires défend la fin de la taxe d’habitation
Crise sanitaire oblige, l’incontournable Salon ses maires se déroule cette année de façon virtuelle, par visioconférences interposées. Hier soir, la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, a ainsi répondu à un certain nombre de questions de maires. Après avoir défendu la pertinence du « couple préfet maire, que la crise a renforcé », elle a assumé la fin progressive de la taxe d’habitation, que beaucoup de maires déplorent.
« Cette suppression est la concrétisation d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce n’est ni une surprise ni un mal, a insisté la ministre. L’objectif de cette suppression, effective pour 80 % des foyers fiscaux cette année, est d’alléger la charge fiscale des classes moyennes. Je ne crois pas que beaucoup de maires aient fait campagne sur son rétablissement ! D’autant qu’il n’y a aucune perte de recettes pour les maires, grâce à une compensation du manque à gagner par une bascule du produit de la taxe sur le foncier bâti des départements vers les communes. Et cette compensation sera pérenne et dynamique. »
Stations : la prudence pour mieux rebondir
Titillée sur la disparition de services publics, Jacqueline Gourault a reconnu des suppressions passées de fonctionnaires. « Mais nous nous efforçons d’en remettre et nous avons créé 10 000 emplois, de sécurité notamment, sur les territoires », a-t-elle soutenu. Elle a aussi vanté la mise en oeuvre étalée des Maison France services, guichets uniques de services publics, déployées à raison d’une par canton. Sur la non-ouverture probable des stations de ski pour Noël, elle a plaidé l’urgence de ne pas pécher par précipitation. « Les vacances de Noël ne représentent que 20 % du chiffre d’affaires des stations. Il faut mieux faire un effort à Noël pour sauver le reste de la saison. Des mesures compensatoires soutiendront les professionnels. » En guise de viatique pour la future loi décentralisatrice 4D, à venir en janvier, la ministre de conclure : « La décentralisation n’est pas l’absence d’État mais un état accompagnateur des territoires. »