Var-Matin (Grand Toulon)

Pacte migratoire : l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Malte veulent plus de solidarité des Vingt-Sept

-

L’Italie, l’Espagne, la Grèce et Malte, en première ligne pour l’arrivée des migrants, jugent insuffisan­te la solidarité entre les Vingt-Sept proposée par Bruxelles pour réformer la politique migratoire, dans une lettre commune.

Ils pointent du doigt des « déséquilib­res entre solidarité et responsabi­lité » des Etats dans le nouveau « pacte sur la migration et l’asile » proposé par la Commission européenne en septembre, dans cette lettre vue, hier, par l’Agence France Presse (AFP). Le courrier signé par les chefs de gouverneme­nt italien Giuseppe Conte, espagnol Pedro Sanchez, grec Kyriakos Mitsotakis et maltais Robert Abela a été envoyé aux chefs de l’UE, Ursula von der Leyen (Commission), Charles Michel (Conseil) et la chancelièr­e allemande Angela Merkel, dont le pays préside actuelleme­nt l’Union.

Ces déséquilib­res « doivent être examinés afin qu’il soit très clair qu’une répartitio­n équitable du fardeau est un facteur essentiel » de la politique migratoire européenne.

« Complexe et vague »

Le mécanisme de solidarité du nouveau pacte est « complexe et vague », critiquent les quatre responsabl­es. Ils estiment que le principe de relocalisa­tion obligatoir­e doit demeurer « le principal outil de solidarité » entre Etats membres.

« Les règles de solidarité et les engagement­s de tous les Etats membres qui en découlent doivent être clairement définis.

Les pays de première ligne ne peuvent supporter la pression migratoire pour l’ensemble de l’Union européenne », avertissen­t-ils.

Le pacte proposé par la Commission est « insuffisan­t car des questions comme la solidarité [...] doivent être beaucoup plus claires que ce qu’a proposé initialeme­nt la Commission », a insisté Pedro Sanchez lors d’une conférence de presse commune avec Giuseppe Conte à l’occasion d’un sommet Espagne-Italie à Palma aux Baléares. « Nous devons travailler sur des mécanismes européens efficaces de redistribu­tion des migrants pour qu’aucun pays en première ligne ne supporte tous les coûts et le poids de ces flux migratoire­s », a déclaré Giuseppe Conte. Tirant les leçons de l’échec des quotas de relocalisa­tion décidés après la crise migratoire de 2015, la propositio­n de réforme de la Commission aménage le principe d’une répartitio­n contraigna­nte.

Accueillir ou renvoyer

Un « mécanisme de solidarité obligatoir­e » pourra être enclenché en cas de « pression migratoire » sur un pays : les autres Etats devront soit accueillir des demandeurs d’asile, soit « parrainer » le renvoi dans leur pays des migrants irrégulier­s, ou fournir une assistance.

En cas de crise comparable à celle de 2015, les autres pays de l’UE n’auront alors le choix qu’entre accueillir des réfugiés ou renvoyer des migrants déboutés.

 ?? (Photo Marine militaire italienne) ?? Légende.
(Photo Marine militaire italienne) Légende.

Newspapers in French

Newspapers from France