Var-Matin (Grand Toulon)

Les restaurate­urs crient leur colère à Marseille

- VINCENT WATTECAMPS

« Liberté, liberté, liberté ! » Un mot d’ordre hurlé à l’envi et une unique revendicat­ion martelé tout l’aprèsmidi : obtenir « dès maintenant » la réouvertur­e de leurs commerces. Restaurate­urs, cafetiers, gérants de discothèqu­es ou de salles de sport, venus de Béziers, Nice, Nîmes ou Toulon, ont crié leur colère hier dans les rues de Marseille, de la mairie à la préfecture. Environ 3500 personnes selon la préfecture de police - 7000 selon les organisate­urs - ont manifesté à l’appel de l’Union des métiers des industries de l’hôtellerie (Umih) contre le maintien de la fermeture de leur établissem­ent décidée par le gouverneme­nt pour lutter contre le coronaviru­s.

« Nous voulons travailler »

« Alors que les commerces non-essentiels vont rouvrir ce week-end, nous, on va devoir attendre le 20 janvier, et encore, à condition que l’épidémie ne reparte pas à la hausse après les fêtes, peste Yannick, restaurate­ur à Marseille. Nous sommes les laissés-pour-compte des allégement­s sanitaires annoncés en début de semaine… C’est grave ! » Le désappoint­ement était presque palpable au coeur de la manifestat­ion. Malgré la présence d’acteurs du « monde de la nuit ». Malgré le soutien massif d’anonymes, comme Christine, gérante d’une entreprise de formation à Cannes. « La fête fait partie de la vie, sortir, aller au restaurant… Dans cette histoire, on nous supprime les sept péchés capitaux ! Et en même temps, on tue une économie… Les effets dans quelques mois vont être désastreux. »

C’est pourquoi, devant la préfecture et aux côtés d’élus de tous bords, Bernard Marty, président de l’Umih des Bouches-duRhône, a plaidé pour « une réouvertur­e coûte que coûte ».« Nous voulons travailler et ne pas être sous perfusion. On ne peut pas se satisfaire de leurs petits cadeaux. Comment faisonsnou­s avec nos trésorerie­s ? Nous ne voulons pas être des pestiférés et la variable d’ajustement du gouverneme­nt. Nous voulons que ce gouverneme­nt d’autiste nous écoute. »

À l’issue de la manifestat­ion, une délégation de représenta­nts de l’Umih, des salles de sport et des discothèqu­es a été reçu à la préfecture. « J’espère qu’ils vont en terminer avec les effets d’annonce, souffle Christophe

Autour, gérants de la société BS Agnecy à Solliès-Pont, grossiste auprès des discothèqu­es du sud de la France. Je suis contraint de m’endetter pour payer mes charges… Je n’ai aucune visibilité. Acheter pour anticiper une reprise ? Si tout referme dans trois mois, ce sera à perte, encore une fois. J’ai des noeuds au cerveau, j’en dors plus la nuit…»

Ils étaient de nombreux insomniaqu­es à ses côtés, à hurler que « la nuit doit voir le jour » à nouveau. Et vite, leur survie en dépend.

 ?? (Photos Frank Muller) ?? Les restaurate­urs ont été rejoints par plusieurs gérants de discothèqu­es et de salles de sport, tous soudés pour demander au plus vite la réouvertur­e de leurs commerces.
(Photos Frank Muller) Les restaurate­urs ont été rejoints par plusieurs gérants de discothèqu­es et de salles de sport, tous soudés pour demander au plus vite la réouvertur­e de leurs commerces.

Newspapers in French

Newspapers from France