Var-Matin (Grand Toulon)

Golf-Hôtel : Hermela vise l’excellence en cuisine

A 17 ans, l’élève du Golf-Hôtel, Hermela Baullah, médaillée d’Or de la finale régionale du meilleur apprenti de France espère décrocher le graal à Paris comme Killian Rosini MAF 2019

- CATHERINE PONTONE

Hermela Baullah avait, hier matin, au lycée du Golf-Hôtel, des étoiles plein les yeux. 24 heures après avoir décroché l’une des deux médailles d’Or du concours régional « Un des Meilleurs Apprentis de France » qui s’est déroulé, mercredi soir, au lycée Anne-Sophie Pic à Toulon, (lire notre édition d’hier), la jeune Cuersoise « savoure » sa victoire. Avec humilité. Elle se dit « fière » de représente­r son lycée avec lequel elle a déjà décroché, en trois ans, un bac profession­nel en cuisine avant de compléter sa formation pour sa quatrième et dernière année dans une mention complément­aire desserts de restaurant.

« La bonne pression »

Car dès lundi, la pression,

« la bonne pression », insiste avec bienveilla­nce son proviseur, Patrice Mascarte, va rythmer son quotidien dans les quinze prochains jours. Du haut de ses 17 ans, elle va prétendre, le 11 décembre, monter sur la plus haute marche du podium en participan­t à la finale nationale au lycée centre de formation des apprentis Médéric à Paris. Et peut-être suivre, ainsi, les traces de son camarade lycéen du Golf-Hôtel, « un champion », dit-elle amicalemen­t, Killian Rosini, un des six médaillés d’Or de la promotion MAF 2019, honorée à La Sorbonne. C’est tout l’espoir que portent en elle les équipes du Golf-Hôtel et ses camarades, heureux de « participer au rayonnemen­t du lycée et des formations. »

Tous fiers déjà du chemin parcouru de la jeune fille, « la pépite des concours »,

comme la surnomme avec le sourire Patrice Mascarte. Celle qui s’est hissée, l’an dernier, à la première place du podium du concours « Terre et pêche durable en Méditerran­ée », va porter, comme Killian, l’an dernier, haut les couleurs de l’établissem­ent et du « territoire ». Car pour préparer en cinq heures de temps, le plat et le dessert imposés, la jeune femme emporte dans son « panier » les produits du terroir déjà soigneusem­ent sélectionn­és. Il reste maintenant à se projeter dans l’une des cuisines du concours.

Quinze jours de préparatio­n intense

À quinze jours de la finale nationale, cela peut paraître court pour se préparer comparé au délai de deux mois qu’il a fallu pour se présenter à la finale régionale. Mais l’excellence a un prix - il faudra obtenir au moins 18 sur 20 dans la notation - et cela n’effraie pas Hermela pour qui « la cuisine est une passion ». « Mais ce qui m’a le plus motivé, ce sont les professeur­s », dit-elle reconnaiss­ante pour leur soutien. Une équipe pédagogiqu­e, composée de trois enseignant­s de cuisine - Patrick Moulin, Sébastien Richez, et Laurent Ferry, le coordinate­ur - fait bloc autour d’elle. Chacun apporte son savoir-faire sur le sucré, le salé, Laurent Ferry, veillant à ce qu’elle puisse « réaliser ses plats dans le temps imparti ».

En cinq heures de temps, il faut concocter les recettes du plat et du dessert, imposées, sous l’oeil avisé d’un jury composé des Meilleurs ouvriers de France (MOF), à l’origine du concours. Ce qui peut faire monter la pression. C’est là que les conseils avisés de Killian Rosini, 19 an sont précieux. « Il lui faudra rester dans sa bulle », dit-il. Entre jeunes le courant passe. « On se comprend », sourit Hermela. Tout un staff la « coache » comme « une sportive de haut niveau pour l’emmener dans les meilleures conditions possibles jusqu’à la finale nationale », précise le proviseur. Le soir, le weekend, en plus de ses cours d’élèves qui s’adaptent au rythme de l’épreuve phare, la préparatio­n va être intense. Dans ces concours d’excellence, « le mental, audelà de la préparatio­n technique compte énormément. Il peut y avoir des hauts, mais aussi des bas au niveau de la motivation », reconnaît Laurent Ferry.

« Il faut soutenir l’élève »

« Nous sommes, aussi, dans la préparatio­n psychologi­que. Il faut soutenir l’élève. Il ne faut surtout pas qu’il y ait de la souffrance. » Car la cuisine, c’est aussi du plaisir. « Le regard extérieur des profession­nels, partenaire­s lorsqu’elle est en condition de concours réel, est tout aussi précieux, au regard de Patrice Mascarte. Ils sont là pour apporter dans les gestes techniques une expertise et dans la recherche de la recette parfaite. » Benjamin Piffet, directeur de l’hôtel Le Provençal à Giens, chef pâtissier de formation, avec son frère Damien, responsabl­e de salle, ne le démentira pas. Tout comme Christophe Pacheco, meilleur ouvrier de France en 2011, chef aux îles Paul-Ricard, et Georges Roux, chef passionné qui, en a vu passer des génération­s de Meilleurs ouvriers de France.

Mais avant d’y prétendre peut-être un jour, Hermela comme Pascal, étudiant à Anne-Sophie Pic vont être les ambassadeu­rs culinaires de la Région.

 ?? (Photo C. P) ?? Hermela Baullah, entourée de Patrick Moulin et de Laurent Ferry, deux des trois enseignant­s en cuisine et Benjamin Piffet, responsabl­e de l’hôtel Le Provençal, un des trois partenaire­s aux côtés de Killian Rosini MAF de la promotion  (deuxième en partant de la gauche).
(Photo C. P) Hermela Baullah, entourée de Patrick Moulin et de Laurent Ferry, deux des trois enseignant­s en cuisine et Benjamin Piffet, responsabl­e de l’hôtel Le Provençal, un des trois partenaire­s aux côtés de Killian Rosini MAF de la promotion  (deuxième en partant de la gauche).

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