Var-Matin (Grand Toulon)

Ces masques qui polluent

Après les bouteilles de Coca sur la plage de Nice, l’artiste Toolate expose cinquante tableaux dans les rues de Paris. Des oeuvres attribuées à autant de « connards » qui ont jeté leur masque au sol.

- V. A. vallasia@nicematin.fr

En octobre, il stigmatisa­it Coca-Cola en mettant en scène sur la plage de Nice 200 bouteilles aux étiquettes modifiées, transformé­es en châteaux par des silhouette­s d’enfants. Avec un message publicitai­re détourné : « Pour une bouteille achetée, une bouteille dans les océans. »

L’artiste de rue niçois Toolate remet le focus sur la pollution des océans. Mais à Paris cette fois. Dans les rues de la capitale, l’activiste écologiste a accroché une cinquantai­ne d’oeuvres d’art numérotées, de la place de la République au XVIe arrondisse­ment.

Le masque chirurgica­l au coeur de son action

Un seul sujet est décliné : les masques chirurgica­ux. Sales, ils sont mis en scène dans des cadres. Le titre : Voici l’oeuvre d’un connard. Dans son viseur : tous ceux qui abandonnen­t leur masque à usage unique n’importe où. Et souvent près d’une poubelle.

Il leur attribue chacune de ces oeuvres, désignant dans le cartel « le connard ou la connasse » qui l’a jeté au sol. Une interpella­tion simple, civique et efficace sur l’impact des gestes quotidiens sur les océans. Résolument anonyme, apparaissa­nt toujours derrière un masque intégral, Toolate dédicace son travail aux pollueurs par un post Instagram : « Pour les confinés, et ce jusqu’au 1er décembre, venez découvrir 50 oeuvres uniques dans les rues de Paris. Merci aux connards pour leurs contributi­ons, sans qui ces 50 masques trouvés par terre n’auraient jamais pu être exposés. »

Les musées fermés, il en profite « pour amener l’art dans les rues en sensibilis­ant les gens à ce fléau écologique. » Certains tableaux ont déjà été retirés par la mairie de Paris, d’autres ont été récupérés par des anonymes. Pourquoi ce pseudo, qui signifie«troptard»? « L’écologie est toujours un sujet qui arrive quand il est déjà trop tard. C’est le fil conducteur de tous mes travaux et c’est pour ça que j’ai choisi ce nom d’artiste… On est dans une société individual­iste, où un connard peut jeter son masque par terre sans se soucier de ce qu’il va devenir. Des commentair­es disent : “il est peut-être tombé sans faire exprès”. Bizarremen­t, je n’ai jamais trouvé de billets de 50 euros au sol… » Imparable et désespéran­t…

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(DR) Une expo sauvage dans les rues de Paris :  tableaux pour dénoncer la pollution par les masques à usage unique.

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