Des soeurs Agathe et Lorraine Sorlet
Ces jumelles illustratrices, dont on retrouve les traits naïfs et sincères dans le New York Times ou chez Princesse tam.tam, sortent leurs premiers livres. Un recueil de dessins chacune mais un thème commun : l’amour.
Elles sont soeurs jumelles, ont vingt-sept ans, ont grandi en région parisienne et ont toutes les deux suivi un cursus de graphisme et motion design à l’école des Gobelins à Paris. D’autres points communs ? Agathe et Lorraine Sorlet ont commencé petites filles à dessiner des BD et font aujourd’hui le même métier, illustratrices. Et, à bien y regarder, elles ont finalement toujours eu la même source d’inspiration : l’amour. Repérées sur Instagram, où leurs comptes cumulent plusieurs centaines de milliers d’abonnés chacun, les jumelles ont vite imposé leurs coups de crayons tout en rondeur et en douceur, dans la presse, sur les murs des galeries, dans les imprimés ou les
packagings des grandes marques, dans l’édition, la publicité… Princesse tam.tam, Apple ou le magazine Paulette pour Agathe. Canal +, La Thé Box ou le
New York Times pour Lorraine. Entre autres. Et si les deux soeurs sont plutôt bien parties dans des carrières indépendantes, c’est en parallèle qu’elles sortent leurs premiers recueils : Une histoire d’amour pour Lorraine,
Les amours pour Agathe. Deux livres graphiques sans paroles qui en disent pourtant très long sur les émotions. Qui racontent, chacun à leur façon, une facette de l’amour. « On ne se rendait même pas compte qu’on dessinait l’amour. Rien n’est calculé dans ce qu’on fait. J’ai créé mon compte Instagram en 2015, à ce moment-là, j’étais à Londres pour mes études, Lorraine était à San Francisco, j’étais nanny à mi-temps et ces dessins me faisaient beaucoup de bien. L’illustration était une échappatoire, comme un monde merveilleux », souligne Agathe. « Le fil conducteur, c’est l’amour, l’intimité. On a réalisé ça en classant nos dessins pour les livres », poursuit Lorraine.
Des dessins réconfortants
Lorraine dessine le couple, tous les couples, de la rencontre au quotidien. Des discussions, des doigts qui se frôlent, un canapé, un chat, un chien, un verre de vin… Agathe raconte l’amour de l’autre, de soi, l’amour ami ou l’amour coquin. Des gens qui dansent, qui s’enlacent, se regardent ou s’embrassent. « L’amour, artistiquement, c’est l’un des thèmes les plus utilisés, mais c’est inépuisable. C’est universel. À travers le crayon, on se demande ce que c’est que l’amour », ajoute Agathe.
Les deux illustratrices croquent des vignettes ou des petits tableaux aux couleurs pop, que chacune utilise à sa manière.
Rouge et rose pour Agathe, plus de nuances et une touche de bleu pour Lorraine. Des dessins tout simples qui illustrent parfaitement l’univers de chacune. Parce que, si au premier coup d’oeil, le travail des jumelles semble présenter beaucoup de similarités, c’est amusant aussi, de trouver ce qui les différencie. «Il y a des similarités parce qu’on a grandi ensemble, on s’inspire mutuellement, reconnaît Agathe. On a des goûts communs en littérature, en musique, en garçon, mais, si on regarde bien, on a des traitements différents et notre trait n’est pas le même. » « Agathe fait plus d’histoires courtes, avec de l’humour, poursuit Lorraine, moi c’est moins drôle, plus contemplatif. »
Les deux dessinatrices savent en tout cas, en quelques détails, faire émerger une véritable émotion. « C’est une déformation de graphiste et de la publicité, peutêtre, il faut que ça impacte vite, que le message soit clair », plaisante Lorraine. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est réussi. On avait rarement vu des dessins réconfortants, avec Agathe et Lorraine Sorlet, c’est fait.
‘‘ Si on regarde bien, on a des traitements différents”