Brigitte Klinkert : « Ne laisser personne au bord du chemin »
La ministre déléguée chargée de l’Insertion, a effectué une visite dématérialisée dans le Var hier pour rencontrer les acteurs de l‘insertion par l’activité économique
De passage à Toulon, Brignoles et Draguignan, sans y mettre les pieds ! C’est une visite dématérialisée, par écrans interposés, qu’a réalisée, hier en deux heures, Brigitte Klinkert, ministre déléguée auprès de la ministre du Travail et de l’Emploi, en charge de l’insertion. Elle a pu voir que le Var est un département dynamique où les acteurs du territoire travaillent en bon partenariat. Elle a notamment évoqué le plan « un jeune, une solution » de 6,7 milliards d’euros.
Malgré leur efficacité, les organismes d’insertion reçoivent une population en difficulté, déjà limitée en nombre. Avec la crise Covid, le phénomène de paupérisation et de marginalisation explose. Quelles solutions immédiates pour endiguer cette catastrophe sociale ? Beaucoup de mesures ont été prises par l’État, et encore de nouvelles annoncées ce matin [lire hier, ndlr] par le Premier ministre, en particulier en faveur des publics les plus précaires. Comme la multiplication par deux de la garantie Jeunes. En ,
jeunes au lieu de vont en bénéficier ainsi que de la prestation qui correspond ; c’est aussi l’élargissement de la rémunération de formation à tous les jeunes en formation, y compris sur le préapprentissage et l’accompagnement préformation. En clair, ils vont avoir le statut de stagiaire avec une rémunération de stagiaire et les prestations sociales afférentes. C’est également l’extension d’un dispositif de type Pacea () à tous les programmes d’accompagnement renforcés par Pôle emploi. Les bénéficiaires pouvaient toucher jusqu’à trois fois le montant du RSA par an, là ce sera six fois. Il y a encore une multitude d’autres dispositifs, les emplois francs pris en charge à % par l’État pour les jeunes des quartiers prioritaires. Donc énormément d’actions sont mises en place, l’enjeu aujourd’hui est de les faire connaître, notamment grâce à la plateforme Un jeune une solution. C’est un dispositif sans précédent qui est mis en place.
Malgré la volonté d’opérer dans des secteurs non concurrentiels, l’action d’insertion empiète forcément sur les activités d’entreprises déjà en difficulté comment conjuguer les deux ?
Il ne s’agit pas de concurrence mais de complémentarité. Les entreprises d’insertion sont un sas, qui permet à des personnes très éloignées de l’emploi, d’acquérir des habitudes, une expérience, un savoir être et un savoir-faire, et une fois qu’elles les ont acquis, de les faire sortir de l’insertion pour intégrer des entreprises.
Pensez-vous que le secteur entrepreneurial est suffisamment impliqué dans l’insertion des personnes en difficulté ?
De plus en plus de chefs d’entreprise classiques se tournent vers l’insertion et vont chercher les personnes éloignées de l’emploi, dans le but de les former et de les garder. La crise que nous traversons a changé l’état d’esprit et la manière de faire des chefs d’entreprise.
Vous évoquez de nouveaux relais de croissance et projets innovants. Pouvez-vous citer des exemples concrets ?
Il y a de nombreuses expériences, comme celles qui m’ont été présentées dans le Var, par exemple, dans le domaine du numérique avec l’atelier chantier d’insertion (ACI) Résine Média à Draguignan et la création de balades numériques, l’ACI la Courtoise ressourcerie à SaintMaximin avec la revalorisation et la vente d’objets collectés auprès de la population, ou l’ACI l’Atelier de la pierre d’angle à Brignoles autour de la taille dans les bâtiments anciens. Dans cette crise difficile, on est obligé de faire preuve d’agilité, d’esprit d’innovation, d’adaptation, et c’est le cas aussi des entreprises d’insertion. L’État est aux côtés des structures de l’inclusion et j’ai annoncé, fin août, un plan de M€, pour les aider à traverser cette crise. Notre but c’est l’insertion, éviter la marginalisation, l’exclusion. Nous faisons la relance inclusive. C’est tous ensemble que nous réussirons à ne laisser personne au bord du chemin. 1. Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie. Ce contrat, passé avec la mission locale, concerne les jeunes de 16 à 25 ans.