Var-Matin (Grand Toulon)

« Je n’ai pas eu le temps de freiner »

- ROMAIN LARONCHE

Mardi, Mikael Cherel faisait une sortie d’entraîneme­nt de pré-saison avec trois copains azuréens (Clément Russo, Jonathan Couanon et Adrien Maire). Une journée ensoleillé­e qui s’annonçait sympathiqu­e, jusqu’à ce qu’un chien de 25-30 kilos n’échappe à sa propriétai­re sur le bord de mer cagnois. Le Roqueforto­is n’a pu l’éviter et a lourdement chuté, provoquant une fracture de la clavicule droite, de trois côtes et un pneumothor­ax. C’est depuis sa chambre d’hôpital, à la clinique SaintJean de Cagnes-sur-Mer, que le grimpeur d’AG2R, âgé de 34 ans, est revenu hier sur cet événement.

Déjà, comment allezvous ?

Les douleurs restent très persistant­es et je vais encore passer la nuit en observatio­n (hier). J’espère sortir demain (aujourd’hui) et pouvoir me faire opérer mercredi de la clavicule. Avant cela, il faut que le pneumothor­ax soit totalement résorbé. Heureuseme­nt, j’ai été très bien pris en charge à SaintJean,

j’en profite pour remercier Jérôme Barrière (service oncologie) et Emmanuel Gautier (imagerie scanner), qui m’ont aidé à mon arrivée.

Vous souvenez-vous précisémen­t des circonstan­ces de l’accident ?

Oui, c’est arrivé très soudaineme­nt. Je n’ai pas pu anticiper la chute, c’est aussi pour ça que je suis autant cassé. Le chien a échappé à sa propriétai­re et a déboulé sur la route, juste devant ma roue. Je n’ai même pas eu le temps de freiner et je suis tombé de tout mon poids. J’ai eu très peur, parce que le choc a été violent. Je roulais à  km/h et j’avais des douleurs dans le haut du dos, aux cervicales, à la tête. Je n’ai pas pu me relever.

La propriétai­re du chien s’est échappée ?

C’est ce que j’avais écrit sur les réseaux sociaux, mais je vais nuancer. Cette jeune femme est partie dans un premier temps. Mais

Jonathan l’a suivie, retrouvée et ramenée. Ce n’est pas un délit de fuite, elle était dans un état de panique. A ce moment-là, j’étais déjà pris en charge par les pompiers. Elle m’a ensuite écrit, elle était désolée de la situation. Son chien lui a échappé, ça peut arriver à tout le monde.

« L’épreuve la plus douloureus­e de ma carrière »

Vous avez quand même été aidé ?

Oui, déjà par mes collègues, mais aussi par un couple de pompiers en civil. La femme m’a tenu la tête pendant  minutes avant que les pompiers n’arrivent et me placent dans une coquille. Mon épouse Pascaline est venue tout de suite. Tout a été irréprocha­ble ensuite.

Vous gardez le moral ? J’ai hâte d’être opéré de la clavicule et de pouvoir commencer ma convalesce­nce. Mais, oui, ça va. Des fractures de la clavicule, il y en a beaucoup et bien pire... J’ai envie de me rétablir le plus vite possible et de retourner à l’entraîneme­nt, sans séquelles. Je me suis déjà cassé la clavicule à  ans, des côtes, des petits os de la main, mais c’est quand même l’épreuve la plus douloureus­e au niveau traumatolo­gie de ma carrière.

Vous avez une idée de quand vous pourriez reprendre l’entraîneme­nt ? C’est encore très vague. J’espère pouvoir remonter sur le home-trainer début janvier et aller en stage en Espagne mi-janvier avec l’équipe pour retrouver mes collègues et l’entraîneme­nt sur route. La compétitio­n, je ne pense pas que ça soit avant début avril.

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(DR) Mikael Cherel dans sa chambre d’hôpital, à la clinique Saint-Jean à Cagnes-sur-Mer hier.

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