Un nouveau président et des nouveaux projets
Fraîchement élu à la tête du tennis varois, Christophe Demoisson souhaite redonner le sourire aux clubs et pratiquants, revoir la politique jeunes et stopper l’hémorragie chez les féminines
Le 17 octobre dernier, Christophe Demoisson, a renversé la table du tennis varois. En récoltant 63 % des suffrages, l’outsider a battu Michel Fernandez (37 %) qui occupait la présidence depuis 20 ans. « Pour la première fois depuis la création du comité en 1951, il y avait deux listes concurrentes. L’idée de monter une liste opposante a germé l’an dernier », rappelle le nouveau président, soutien de Gilles Moretton à la présidence la Fédération française de tennis (1).
« Il n’est pas parti seul. Il a énormément été sollicité par des enseignants, des formateurs et des jugearbitres qu’il a tous formés », argumente Sophie Sonier, présidente du Tennis municipal ollioulais devenue secrétaire général du comité. Le profil de chef d’entreprise du candidat (lire ci-dessous) a aussi pesé dans la balance.
« L’élection a été difficile et a coupé le département en deux », concède le nouvel élu qui connaît l’ampleur de sa nouvelle tâche dont voici les principaux axes.
❐ Le plaisir au centre
Plus qu’un grand thème, le nouveau président souhaite mettre en avant la notion de plaisir. « Je veux qu’on en remette dans tout ce que l’on fait. Ces dernières années, la convivialité s’est perdue, notamment sur les rencontres interclubs car il y a trop de guéguerres entre les clubs. On veut redonner le goût de la convivialité à tout le monde. » Un enjeu de taille pour Christophe Demoisson et son équipe alors que de plus en plus de pratiquants se tournent vers le padel, « physiquement et techniquement plus facile que le tennis ». Le président souhaite également « redonner la parole aux clubs » avec « des présidents de clubs proches des besoins des adhérents », mais aussi former des arbitres, des juge-arbitres et des enseignants.
❐ Un projet jeunes repensé
Le projet jeunes est porté au niveau régional par Arnaud Clément, ancien 10e mondial. « Il apporte une nouvelle vision de la formation. Actuellement, on jette des enfants de 8 ans dans un tube à essai. On prend le meilleur de chaque catégorie et on le forme jusqu’à ses 18 ans en espérant qu’il gagne un Grand Chelem trois ans après. On a des bons résultats chez les jeunes mais en seniors, on n’y arrive pas. Nous, on voudrait fonctionner avec un entonnoir qui permette de détecter plusieurs jeunes de la même catégorie. L’avantage est de ne pas passer à côté de la pépite qui peut éclore plus tard. Former plus de jeunes joueurs est davantage un problème de planification que de moyens. Dans le Var, nous avons deux entraîneurs qui exercent surtout les mercredis, week-ends et les soirées, mais qui pourraient très bien avoir plus de cours en journée. On a des heures disponibles. » Dans la même logique, la nouvelle équipe souhaite établir des partenariats avec certains collèges pour créer des classes adaptées aux emplois du temps des jeunes tennismen.
❐ Attirer et garder les féminines
« Il n’y a plus de filles dans le tennis ! » Le constat de Christophe Demoisson est sans appel. « Ilya un effet spirale au niveau de la compet’. Moins il y a de joueuses et plus elles affrontent les mêmes. On perd beaucoup de filles entre 15 et 40 ans si bien que le ratio est d’une licenciée pour quatre licenciés hommes. »
Pour tenter de stopper l’hémorragie, le comité compte sur l’expertise et l’enthousiasme d’une championne du monde. Caroline Dhenin, licenciée à Ollioules, est capitaine de l’équipe de France vétérans 45 ans, championne du monde en titre (2019). Cette ancienne professionnelle (150e mondiale) est chargée de promouvoir et développer le tennis féminin. « Elle va apporter son expérience de joueuse pro », glisse son président.
❐ Créer un tournoi international
Depuis l’arrêt des tournois Futures organisés par les clubs du TC Toulon et de Saint-Raphaël, il y a trois ans, le Var n’accueille plus de plateau international. Il est encore trop tôt pour l’assurer mais le comité projette la création d’un tournoi international jeunes.
❐ Développer le « tennis pour tous »
Une personne du comité, salariée en IME, est dédiée au développement