Var-Matin (Grand Toulon)

« Nous avons besoin d’un deuxième semestre qui commence en présentiel »

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Xavier Leroux est signataire du communiqué de l’Alliance des université­s de recherche et de formation (AUREF) qui plaide pour une réouvertur­e des amphis. Il l’a d’ailleurs fait publier sur le site de l’université de Toulon.

Comment sont organisés les enseigneme­nts à l’université ? Suite aux décisions du gouverneme­nt, nous avons basculé en distanciel, il y a plusieurs semaines. Nous avons pu réaliser, sous couvert du rectorat, le maintien en présentiel, d’ un certain nombre de travaux pratiques et activités sportives. J’y tenais énormément. Dans la période actuelle, on en a absolument besoin.

Les examens auront-ils lieu ?

Il n’y a pas de report des examens. Les examens de fin de semestre ont lieu avant les vacances de Noël et à la rentrée de janvier. Mais les contrainte­s sanitaires sont très fortes. Le président de la Métropole TPM, Hubert Falco, a offert la possibilit­é d’utiliser des espaces au-delà de nos propres salles, qui permettrai­ent d’accueillir un nombre important d’étudiants. J’apprécie énormément ce soutien. Nous allons étudier cette possibilit­é. Mais il est certain qu’une grande partie aura lieu en distanciel en raison des contrainte­s. Nous ferons le maximum pour favoriser le présentiel. Il paraît assez logique que ce que nous avons maintenu en présentiel soit évalué en présentiel.

Comment accompagne­z-vous les étudiants dans le contexte ? Nous avons mis l’accent sur l’accompagne­ment des premières années. C’est pour cette raison que l’université de Toulon avait fait le choix, à la rentrée, d’un maximum d’enseigneme­nts en présentiel, de façon à créer le lien humain entre les enseignant­s et les étudiants, à mettre en place la méthodolog­ie universita­ire, qui est bien distincte de la méthodolog­ie du lycée. Créer ce lien a permis un passage en distanciel beaucoup moins difficile. C’est à travers ce lien que les équipes pédagogiqu­es ont pu traiter en interne l’accompagne­ment des étudiants, les décrocheur­s, les volontés à réorientat­ion, comme on le fait tous les ans. Une coordinati­on avec les services Crous et l’Agence régionale de santé (ARS) a permis un suivi. On a appris à travailler ensemble dès le premier confinemen­t.

Avez-vous connaissan­ce d’étudiants dans des situations de détresse ou de décrochage ? C’est très difficile de les repérer en distanciel et d’aller les rechercher. Si des étudiants sont dans cette situation, il faut absolument qu’ils reprennent contact avec leurs enseignant­s pour faire part de leurs difficulté­s. On fera le maximum pour les aider à retrouver des conditions d’études. Il y a des étudiants qui n’arrivent pas à vivre correcteme­nt, on le sait. On peut les aider, au cas par cas, et aller au-delà des aides annoncées par l’État. Qu’ils se signalent à nous. Il y a des étudiants qu’on a repérés et qu’on aide déjà pour les repas, le logement, le soutien psychologi­que. S’il y en a qui se sentent isolés, qu’ils se signalent, on trouvera les moyens de les aider.

L’université a-t-elle les moyens d’accueillir les étudiants en son sein aujourd’hui ?

Je pense qu’il y a une incompréhe­nsion de la capacité de l’université à accueillir correcteme­nt les étudiants. Les université­s ne sont pas un vecteur de propagatio­n du virus.

L’ARS a organisé un dépistage pendant plusieurs jours. Les taux de testés positifs sont très faibles. En revanche, les université­s ont eu un rôle pédagogiqu­e par rapport aux attitudes à adopter : porter le masque, intégrer les gestes barrières. Pourquoi est-ce que nos enfants du secondaire peuvent aller dans les cours alors que nos étudiants ne le peuvent plus ? On a la capacité d’accueillir un plus grand nombre d’étudiants, tout en respectant les contrainte­s sanitaires. J’aspire vraiment à ce que l’on reprenne le début du deuxième semestre en présentiel. D’un semestre à l’autre, les étudiants passent à une autre étape.

On a besoin d’un lien humain à ce moment-là.

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