La galère financière impacte les étudiants à tous les niveaux : moral, santé, études
« Les étudiants ont de plus en plus de mal à trouver des jobs, des stages ou des contrats en alternance. Les entreprises n’embauchent pas en ce moment. »
Ce constat, Quentin Leblanc, étudiant d’Ingemedia et vice-président de la Fédération des étudiants de Toulon (FEDET), n’est pas le seul à l’énoncer. Les témoignages, les études de différents organismes et observatoires mettent en évidence la galère financière que vivent de nombreux étudiants.
« Il y a des étudiants qui cherchent un stage, qui s’inquiètent pour leur avenir. D’autres n’ont pas pu avoir d’alternance. C’est une expérience en moins et un manque à gagner. » Les aides financières annoncées par le gouvernement, qu’elles soient distribuées par la CAF (caisse d’allocations familiales) ou par les Crous (centre régional des oeuvres universitaires et scolaires), sont réservées aux étudiants boursiers ou aux jeunes diplômés.
Ingrédients de la détresse
« Ça pose le problème des paliers pour obtenir une bourse. À un euro près, on peut être éligible ou pas. On a tendance à oublier que les non boursiers doivent compter sur des parents qui rencontrent, peutêtre, eux aussi des difficultés financières. Et on a encore oublié les étudiants internationaux. » Isolement, difficultés financières, crainte de l’échec, angoisse de l’avenir... Les ingrédients de la détresse s’empilent. « Qui se rend compte que cette situation est une véritable bombe à retardement sociale et humaine ? », interrogent les présidents des universités du réseau Udice (association des universités de recherche françaises) dans une tribune publiée le 25 novembre (lire par ailleurs). L’enquête 2020 de l’Observatoire de la vie étudiante révèle que près d’un étudiant sur trois se dit en détresse psychologique et 34 % sont très souvent ou en permanence, très nerveux. « On est dans un cercle vicieux, remarque Quentin. Ily a des étudiants qui sont isolés. Le confinement, c’est compliqué quand on vit dans, parfois, neuf mètres carrés. C’est pour ça qu’il y a beaucoup d’associations et de mouvements en ligne. Mais virtuellement, même si on fait le maximum, ce n’est pas le même lien social. »